Blonde vedette du cinéma italien des années 60 et 70, Virna Lisi a connu une seconde carrière brillante avec Chéreau et Comencini.
Virna Lisi débute à l’écran en 1953 et devient une vedette de Cinecittà avec La femme du jour (F, Maselli, 1957). Splendide beauté blonde, elle enchaîne avec des comédies et autres films de genre, dont le péplum Romulus et Remus (S. Corbucci, 1961), dans lequel elle donne la réplique à Steve Reeves et Gordon Scott. Elle interpréte ensuite des seconds rôles dans plusieurs coproductions internationales dont Eva (J. Losey, 1962), Les Bonnes causes (Christian-Jaque, 1963), ou La 25e heure (H. Verneuil, 1967).
Hollywood lui offre alors un pont d’or en la plaçant en tête d’affiche, partenaire de Jack Lemmon dans la comédie Comment tuer votre femme (R. Quine, 1965). Mais ce sont les cinéastes italiens qui lui donnent à cette époque ses rôles les plus marquants. Elle est en effet à son meilleur face à Marcello Mastroianni dans Casanova’70 (M. Monicelli, 1965), ou Vittorio Gassman dans le méconnu Une vierge pour le prince (P. Festa Campanile, 1966). Elle a aussi l’honneur de faire partie de la distribution de Ces messieurs dames (P. Germi, 1966), Palme d’or à Cannes.
Les années 70 sont moins glorieuses, qui la voient s’égarer dans de redoutables productions signées Sergio Gobbi ou Terence Young, ce dernier réalisant L’arbre de Noël (1969), où son rôle auprès de William Holden et Bourvil est purement décoratif. Mais elle incarne une très crédible Elisabeth Nietzsche dans Au-delà du bien et du mal (L. Cavani, 1977). Alberta Lattuada relance sa carrière en lui confiant le rôle de la patronne de bistrot vulgaire et vieillissante dans La Cigale (1980), qui lui vaut le Donatello de la meilleure actrice. Dans Joyeux Noël, bonne année (L. Comencini, 1989), elle forme avec Michel Serrault un émouvant vieux couple victime du cynisme de leurs enfants.
Virna Lisi connaît la consécration en 1994 en interprétant Catherine de Médicis dans La Reine Margot de Patrice Chéreau. Brune, le front rasé, sèche, elle donne une image terrifiante de l’absolutisme qui confirmait qu’au-delà de la belle actrice se cachait une immense comédienne. Pour cette stupéfiante composition, Virna Lisi dame le pion à Isabelle Adjani pour le Prix d’interprétation féminine du Festival de Cannes, tout en raflant d’autres récompenses dont un César. Par la suite, elle se consacre surtout à la télévision.
Titres
Notes