Stanley Donen était le maître de la comédie musicale des années 50, collaborant avec Gene Kelly dans Chantons sous la pluie ou dirigeant Audrey Hepburn et Fred Astaire dans Drôle de frimousse. La décennie suivante le vit briller dans la comédie tout court, avec des petits bijoux comme Charade ou Voyage à deux.
Le maître de la comédie musicale
Stanley Donen avait débuté à Broadway en tant que danseur et chorégraphe. En 1943, le producteur Arthur Freed lui fit obtenir un contrat avec la MGM. Collaborant souvent avec Gene Kelly, Stanley Donen obtint le succès avec des comédies musicales qui symbolisent l’âge d’or de Hollywood. Un jour à New York, avec Gene Kelly et Frank Sinatra adaptait un spectacle écrit par Adolph Green et Betty Comden. Le film innova sur le plan technique avec plusieurs procédés dont le plan panoramique à 360°. Succès critique et public, le métrage reçut l’Oscar de la meilleure musique et permit à Donen de tourner l’année suivante Mariage royal, avec Fred Astaire et Jane Powell.
Mais c’est le triomphe de Chantons sous la pluie (1952) qui assura la renommée internationale de Stanley Donen. Interprété par Gene Kelly, Debbie Reynolds, Donald O’Connor et Jean Hagen, cette comédie musicale culte traitait le thème du passage du cinéma muet au sonore et des effets dévastateurs sur certains artistes. Comme l’a écrit Virgile Dumez, l’œuvre est « LA comédie musicale qu’il faut avoir vue : un classique furieusement drôle, enlevé et qui donne tout simplement envie de vivre ». On n’oublie pas ses numéros musicaux s’enchaînant à un rythme étourdissant et ses séquences devenues légendaires, comme la danse langoureuse entre Gene Kelly et Cyd Charisse.
Stanley Donen ou l’âge d’or de la comédie tout court
La collaboration entre Donen et Kelly se poursuivit avec d’autres films dont Beau fixe sur New York (1955), délicieux récit de trois frères d’armes, démobilisés, jurant leur amitié éternelle dans un bar et se fixant rendez-vous au même lieu dans dix ans. Drôle de frimousse (1957), avec Audrey Hepburn et Fred Astaire, marque l’apogée d’une période féconde et se présentait comme la quintessence de la sophistication. Les années 60 furent celle du déclin de la comédie musicale et comme le soulignait Marianne Spozio, débuta alors « la deuxième période de Donen, celle de la comédie tout court (…) dont Charade (1963) comédie bondissante et brillantissime combinant intrigue ahurissante et cadrages extravagants ».
Ce petit bijou fut l’occasion de diriger à nouveau Audrey Hepburn (en tête d’affiche avec Cary Grant), et Donen retrouva la même inspiration avec Arabesque (1966), porté par Gregory Peck et Sophia Loren. Mais le meilleur de cette décennie est sans doute Voyage à deux (1967) où il retrouvait Audrey Hebpurn, cette fois en compagnie d’Albert Finney, avec une audace narrative et une touche mélancolique qui en faisaient tout le prix. Par la suite, Stanley Donen peina à se maintenir à ce niveau mais il retrouva le succès grâce à la série télévisée Clair de lune avec Bruce Willis.