Grande dame du cinéma japonais, Setsuko Hara a incarné une certaine image de la femme japonaise, partagée entre tradition et modernité.
Les débuts de la la « Greta Garbo du Japon »
La délicate Setsuko Hara tourne soixante-dix films de 1935 à 1963, muse de Ozu (Voyage à Tokyo) et Naruse (Le grondement de la montagne). D’aucuns l’ont surnommée la « Greta Garbo du Japon ».
Setsuko Hara trouve l’un de ses premiers grands rôles dans La fille du samouraï (1937), drame germano-polonais réalisé par Arnold Franck et Mansaku Itami, l’une des deux coproductions entre le Japon et l’Allemagne nazie.
Elle interprète ensuite Cosette dans La légende du géant (1938), libre adaptation des Misérables de Victor Hugo, réalisée par Mansaku Itami.
Puis, Setsuko Hara est la vedette féminine de plusieurs films dont La guerre de l’opium (1943) de Masahiro Makino, Je ne regrette rien de ma jeunesse (1946) d’Akira Kurosawa, Le bal de la famille (1947) de Kôzaburô Yoshimura et La montagne bleue (1949) de Tasdashi Imai (1949), drame romanesque où elle joue une professeure d’anglais, et qui rencontre un vif succès.
L’actrice trouve ensuite les rôles majeurs qui assurent sa place dans l’histoire du cinéma. Elle incarne la jeune fille célibataire hésitant à quitter son vieux père dans Printemps tardif (1949) de Yasujirô Ozu, le cinéaste qui avec lequel elle tournera le plus.
Setsuko Hara, muse de Kurosawa, Naruse et surtout Ozu
Akira Kurosawa en fait quant à lui l’héroïne de L’idiot (1951), d’après Dostoïevski, et la composition de Setsuko Hara vaut bien celle d’Edwige Feuillère dans la version française de Georges Lampin.
Mikio Naruse est un autre maître qui l’intègre à son univers. Elle campe l’épouse dépressive dans Le repas (1951), la jeune femme souhaitant avorter dans Le grondement de la montagne (1954), ou la femme au cœur de disputes conjugales dans Pluie soudaine (1956).
Mais c’est avec Ozu qu’elle se surpasse, dactylographe soumise à la pression du mariage dans Été précoce (1951), belle-fille bienveillante dans Voyage à Tokyo (1953), ou veuve que l’on cherche à remarier dans Fin d’automne (1960) et Dernier caprice (1961).
Après la mort du cinéaste, avec lequel elle était très liée, Setsuko Hara met un terme à sa carrière.