Roger Christian a joué un rôle clé dans la première trilogie Star Wars . En effet, il était chef décorateur sur Star Wars : Épisode IV – Un nouvel espoir (1977), pour lequel il a remporté l’Oscar des meilleurs décors. Son travail a profondément marqué l’esthétique de la saga. Ainsi, il est également reconnu pour avoir créé la toute première poignée de sabre laser pour le film, un objet devenu emblématique de la saga.
Dans la trilogie originale, il a aussi été réalisateur de la seconde équipe sur Le Retour du Jedi (Episode VI). Par la suite, en 1999, George Lucas fera de nouveau appel à lui en tant que réalisateur de seconde équipe sur La Menace fantôme (Episode I), l’un des plus gros succès de la franchise Star Wars.
Roger Christian a également été directeur artistique sur le film Alien, le huitième passager (1979) de Ridley Scott. À ce titre, il a joué un rôle déterminant dans la création de l’esthétique réaliste du vaisseau Nostromo et de l’univers visuel du film. Cet opus marquant lui permet d’être nommé à l’Oscar des meilleurs décors. Il enchaîne avec La vie de Brian des Monthy Python
Après les triomphes de La Guerre des étoiles et de Alien, Roger Christian s’essaiera à plusieurs reprises à la science-fiction en tant que réalisateur, notamment dans le domaine de l’épouvante, avec Rêves sanglants (1982) qui est considéré comme un échec injuste, notamment par Quentin Tarantino qui lui vous un culte, ou Lorca and the Outlaws, petit budget coproduit par le Royaume-Uni et l’Australie de piètre niveau. Il reviendra régulièrement au genre via des DTV et petits films sans conséquences comme Stranded, avec Christian Slater, en 2013.
En 2000, le Britannique est au centre d’une tempête médiatique avec le fiasco industriel du blockbuster de S.F. Battlefield Earth – Terre champ de bataille, adaptation du soap opera publié en 1982. La fresque épique de L. Ron Howard était controversée en raison de ses liens avec la scientologie dont Hubbard était le fondateur.
Parmi les œuvres importantes de la carrière de Roger Christian, on doit également mentionner ses deux premiers courts métrages. Black Angel (1981), récit d’heroïc fantasy contemplatif, qui inspirera beaucoup John Boorman sur Excalibur. Tourné en Ecosse, le métrage est d’inspiration tarkoskienne. Dans les années 2010, le cinéaste essaierai en vain d’en faire un long métrage en impliquant des financements indépendants. Un échec.
Dans la foulée de Black Angel, en 1981, Christian proposera The Dollar Bottom qui se déroule cette fois-ci en Ecosse dans les années 50. Un nouveau succès qui lui permet de décrocher un nouvel Oscar (Meilleur court métrage) tandis que Paramount lui accorde aisément 8 millions de dollars pour tourner son premier film, The Sender.
Plus contesté, le biopic sur Nostradamus, avec Tchéky Karyo, Rutger Hauer et F. Murray Abraham, est l’occasion d’un troisième long métrage, dix ans après la contre-performance de Lorca and the Outlaws. Aux scènes en costume classique, le cinéaste visionnaire ne peut s’empêcher de mettre en scène des prophéties spectaculaires, jusqu’à l’apparition d’un gigantesque vaisseau spatial en toute fin.
Technicien multioscarisé, Roger Christian peut être comblé par son incroyable filmographie, même si, en tant que cinéaste, la frustration demeure. On est probablement passé à côté d’un grand réalisateur.
Filmographie de Roger Christian
(Réalisateur, longs métrages)
- 1982 : Transmission de cauchemars / Rêves sanglants (The Sender)
- 1985 : Starship (Lorca and the Outlaws)
- 1994 : Nostradamus
- 1995 : The Final Cut
- 1996 : Underworld
- 1997 : Masterminds
- 1999 : Star Wars, épisode I : La Menace fantôme de George Lucas (réalisateur 2e équipe)
- 2000 : Battlefield Earth – Terre champ de bataille – Réalisateur
- 2004 : American Daylight
- 2004 : Bandido
- 2013 : La Malédiction de la pyramide (Prisoners of the Sun)
- 2013 : Invasion sur la Lune (Stranded)
- 2016 : Josh and Mary