Acteur français, Robert Le Vigan (de son vrai nom Robert Coquillaud) s’intéresse très jeune au théâtre et entre avec succès au Conservatoire de Paris où il ne peut rester à cause de son engagement militaire. Il survit en jouant dans des revues de music-hall, et en obtenannt des petits rôles au théâtre. A la fin des années 1910, il entre dans la troupe de Louis Jouvet, avant de débuter au cinéma grâce à Julien Duvivier pour Les cinq gentlemen maudits (1932).
Un grand second rôle du cinéma des années 30
Il va ensuite enchaîner les compositions, souvent dans des rôles hallucinés où son sens de la démesure fait merveille. Il joue Lheureux dans Madame Bovary (Renoir, 1934), le rebouteux dans Maria Chapdelaine (Duvivier, 1934), Jésus-Christ dans Golgotha (Duviver, 1935), Lucas dans La bandera (Duvivier, 1935), et Leduc dans Un de la légion (Christian-Jaque, 1936).
Robert Le Vigan continue cette carrière impeccable en interprétant l’acteur alcoolique dans Les bas-fonds (Renoir, 1936), le passe-muraille des Disparus de Saint-Agil (Christian-Jaque, 1938), le peintre du Quai des brumes (Carné, 1938) et le père Martin de La charrette fantôme (Duvivier, 1939). Pendant cette période, il est également ami avec Louis-Ferdinand Céline et développe un fort antisémitisme qui ne demande qu’à s’exprimer.
Le Vigan, collaborateur antisémite
Durant la Seconde Guerre mondiale, Robert Le Vigan clame haut et fort son antisémitisme et joue dans le premier film de la Continental : L’assassinat du père Noël (Christian-Jaque, 1941). Il tourne Les affaires sont les affaires (Dréville, 1942) et Goupi mains rouges (Becker, 1943), mais les Français se souviennent surtout de ses prises de parole antisémites sur l’antenne de Radio Paris (radio collaborationniste).
A la libération, Le Vigan est arrêté, écroué à Fresnes, puis jugé en 1946. Il écope de dix ans de travaux forcés et est condamné à l’indignité nationale à vie. Finalement libéré en 1949, Robert Le Vigan choisit de partir en Espagne (le franquisme semblait lui convenir) où il tourne encore deux films, puis part en Argentine, comme bon nombre de ses amis collabos.
Robert Le Vigan vit dans la misère en Argentine jusqu’à sa mort survenue en 1972 à l’âge de 72 ans.