Actrice, productrice et réalisatrice française, Nicole Stéphane (de son vrai nom Nicole de Rothschild) est la fille du baron James-Henri de Rothschild et de Claude Andrée de Rothschild.
Une résistante de la première heure
Son adolescence de jeune fille juive est bouleversée par la Seconde Guerre mondiale. A 16 ans, elle s’enfuit de France par les Pyrénées afin de rejoindre les Forces françaises libres. Ensuite, elle rejoint l’Angleterre où elle s’engage dans l’armée et devient agente de liaison en Allemagne.
Carrière-éclair en tant qu’actrice
Après ces actes de bravoure et à la fin de la guerre, elle souhaite devenir comédienne et est rapidement découverte par Jean-Pierre Melville qui lui offre le rôle muet féminin dans Le silence de la mer, tourné en 1947, mais qui ne sort qu’en 1949. Il la dirige à nouveau dans l’adaptation de l’œuvre de Jean Cocteau Les enfants terribles (1950), nouveau chef-d’œuvre où elle brille une fois de plus. La même année, on la revoit dans Né de père inconnu (Cloche, 1950). Puis elle joue dans Le défroqué (Joannon, 1954) et décide de s’éloigner des lumières après Agent secret S.Z (Gilbert, 1958).
Une productrice aventureuse
A partir de cette époque, elle décide de passer à la réalisation avec quelques courts-métrages et surtout à la production, notamment de films documentaires. Elle a ainsi produit Mourir à Madrid (Rossif, 1963), chef-d’œuvre du documentaire historique sur la guerre civile espagnole. Dans le domaine de la fiction, elle a aussi produit l’excellent La vie de château (Rappeneau, 1966), L’une et l’autre (Allio, 1967) et Détruire dit-elle (Duras, 1969). Par la suite, elle tente de monter pendant des années une adaptation de l’œuvre romanesque de Marcel Proust.
Dans les années 70, Nicole Stéphane entame une relation amoureuse avec Susan Sontag, romancière américaine ouvertement homosexuelle. Finalement, elle abandonne toute activité lié au milieu du cinéma.
Nicole Stéphane décède en 2007 à l’âge de 83 ans.