Réalisateur et scénariste japonais, Kiyoshi Kurosawa n’a aucun lien de parenté avec le grand Akira Kurosawa. Il est né à Kōbe en 1955 et a commencé à aborder le cinéma au milieu des années 70 par le biais du format court en Super 8. En 1980, il signe le moyen-métrage Vertigo College (Shigarami gakuen) qui lui permet d’obtenir un prix et de se voir ouvrir les portes du monde du cinéma professionnel. Ainsi, il peut commencer sa carrière en tant qu’assistant.
Un début de carrière dans le cinéma d’exploitation
En 1983, le cinéaste peut signer son premier vrai film professionnel pour la Nikkatsu. Il s’agit de Kandagawa inran sensô qui appartient à la catégorie des romans-porno. L’échec commercial est immédiat et son film suivant, Do-re-mi-fa musume no chi wa sawagu (1985) n’est carrément pas distribué en salles. Kiyoshi Kurosawa en récupère les droits et le remonte pour permettre sa diffusion. Cette mésaventure lui retire toute crédibilité auprès des producteurs et Kiyoshi Kurosawa devient durant plusieurs années professeur de cinéma, sans retourner ses des plateaux.
Finalement, le cinéaste va enfin trouver son genre de prédilection en acceptant de tourner Sweet Home (1989), un film de maison hantée qui fonctionne bien. Toujours dans un circuit bis, il signe un petit succès avec Le gardien de l’enfer (1992) qui confirme son talent. A partir de cette époque, le cinéaste ne cesse de tourner pour la vidéo. Ainsi, il rattrape le temps perdu et réalise une douzaine de produits destinés uniquement à la vidéo.
Toutefois, son statut va commencer à évoluer grâce au coup de maître représenté par Cure (1997). Le film lui permet d’élargir son audience et de trouver un public de fans en Occident lors de sa sortie européenne, fin 1999. Le réalisateur confirme la bonne tenue d’une œuvre iconoclaste avec l’étrange et déroutant Charisma (1999), puis avec le plus commercial Kaïro (2001). Ce dernier film s’inscrit pleinement dans la vague de la Japan Horror initiée par Ring d’Hideo Nakata, et suscite l’intérêt de 47 068 spectateurs français, dont les membres de CineDweller.
Le passage à des films d’auteur plus ambitieux
Désormais considéré comme un réalisateur qui compte, Kurosawa présente au Festival de Cannes un Jellyfish (2003) qui confirme l’étrangeté de son inspiration. Dès lors, les distributeurs s’emparent même de ses téléfilms comme Séance (2000) pour les diffuser en salles en France. Cela a eu tendance à galvauder un réalisateur trop prolifique. Ainsi, il n’est plus guère inspiré avec Loft (2005) et encore moins avec Rétribution (2006), même si ce dernier film a ses fans. Le réalisateur semble avoir tout dit dans le domaine horrifique et il se réoriente vers le drame avec Tokyo Sonata (2008) qui reçoit un bien meilleur accueil des critiques.
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Le cinéaste revient en meilleure forme avec la mini-série Shokuzai (2012), diffusée dans les salles françaises en deux parties. Il est également à l’aise dans la science-fiction avec l’intrigant Real (2013) et confirme sa nouvelle orientation avec un nouveau chef d’œuvre : le magnifique Vers l’autre rive (2015) qui conte une superbe histoire d’amour par-delà la mort. Après un film policier plus classique (Creepy en 2016), Kiyoshi Kurosawa vient tourner en France Le secret de la chambre noire (2016) qui est un énorme échec en salles malgré un casting qui pouvait attirer le public local. Le réalisateur revient à la SF philosophique avec Avant que nous disparaissions (2017), puis confirme cette tendance avec Invasion (2017).
Les critiques préfèrent toutefois ses dernières productions plus auteurisantes comme le drame Au bout du monde (2018) et le film historique Les amants sacrifiés (2021) qui prouvent la vigueur de son inspiration et sa volonté d’explorer d’autres voies.