Réalisateur, scénariste et animateur tchèque, Jirí Trnka est issu d’une famille modeste. Il découvre très jeune le théâtre de marionnettes car il est l’élève de Josef Skupa, grand spécialiste du genre, mais également instituteur. Dès l’âge de 16 ans, Trnka entre à l’Ecole des arts appliqués de Prague et devient un illustrateur renommé. Il partage son activité entre caricaturiste, peintre et illustrateur de livres.
Il s’implique également dans le théâtre de marionnettes sous la direction de Skupa, puis possède sa propre troupe entre 1936 et 1937. Celle-ci fait toutefois faillite. Durant la guerre, il réalise de nombreux décors de théâtre, puis lance au sortir du conflit un studio d’animation.
Trnka débute dans le dessin animé classique, avant de revenir aux marionnettes dans un premier long-métrage qui connaît un succès retentissant : L’année tchèque (1947). Il impose en un seul film son talent pour l’animation et permet à l’Europe entière de découvrir l’école tchèque.
Il enchaîne avec deux autres longs majeurs, Prince Bayaya (1950) et surtout Vieilles légendes tchèques (1953) qui représentent le sommet de sa création. Parallèlement, il continue à créer des courts-métrages qui connaissent tous une belle renommée. Toutefois, à partir du milieu des années 50, Trnka connaît des difficultés pour monter ses projets personnels face à un pouvoir qui souhaite le contrôler et en faire un exemple du brio culturel tchèque. Il signe alors Le brave soldat Svejk (1955) qui marque un léger essoufflement créatif.
Après Le songe d’une nuit d’été (1959), d’après William Shakespeare, il a de plus en plus de mal à accepter les contraintes imposées par le pouvoir communiste. Son dernier court-métrage intitulé La main (1965) se fait l’écho de cette difficulté de créer dans un contexte de censure. Ce sera sa dernière création puisqu’il décède prématurément en 1969 à l’âge de 57 ans. Il laisse derrière lui une œuvre immense, admirée par tous les amoureux d’animation.