Réalisateur, scénariste et producteur français, Jérôme Salle a débuté sa carrière par plein de fonctions différentes comme photographe de presse. Il a aussi été directeur artistique sur des publicités. Toutefois, c’est bien le cinéma qui le tente le plus et il devient pendant un certain temps scénariste pour d’autres. On lui doit notamment des contributions aux scripts de la comédie L’homme idéal (Gélin, 1997), de plusieurs courts-métrages ou encore du thriller Trouble (Cleven, 2005) avec Benoît Magimel. Il s’agit de son baptême du feu dans un domaine qui va souvent le passionner, à savoir le polar ou le film d’action.
Jérôme Salle au service de l’action
D’ailleurs, la même année, il passe à la réalisation d’un premier long-métrage, le thriller Anthony Zimmer (2005) avec Yvan Attal et Sophie Marceau. Pour ce film, il est nommé au César du meilleur premier film et reçoit un bel accueil de la part du public qui répond présent (802 988 amateurs de chasse à l’homme). A noter que son film a fait l’objet d’un remake américain déplorable avec Johnny Depp intitulé The Tourist (2010).
Grâce à ce beau résultat, Jérôme Salle peut envisager tourner un blockbuster à la française, à savoir l’adaptation de la BD culte Largo Winch (2008). Il offre le rôle principal à Tomer Sisley et les deux compères gagnent leur pari haut la main avec 1 768 577 spectateurs enchantés par ce divertissement dynamique. Une belle réussite qui pousse l’équipe à réitérer avec Largo Winch 2 (2011) qui coûte bien plus cher et s’offre les services de Sharon Stone. Le métrage est nettement moins réussi et le résultat est nettement moins favorable avec 1 350 999 fidèles finalement déçus. La franchise s’arrête d’ailleurs là.
Le thriller lui réussit mieux que le biopic académique
Jérôme Salle rencontre ensuite le romancier Caryl Ferey et il adapte son roman Zulu (2013), avec à son casting deux stars américaines, à savoir Orlando Bloom et Forest Whitaker. Cette tentative pourtant artistiquement solide de conquérir le marché américain est vouée à l’échec aux Etats-Unis, comme en France où le film ne passionne que 279 056 amateurs de noirceur absolue. Le cinéaste choisit ensuite de changer de registre en signant un biopic très classique sur le commandant Cousteau intitulé L’odyssée (2016). Lambert Wilson incarne le fameux océanologue dans un film assez ennuyeux et académique qui séduit pourtant 1 252 489 marins. Le fait que le film ne glane que le César du meilleur son indique l’embarras de nombreux critiques face à cette œuvre peu motivante.
Après un passage par la télévision avec la série Totems dont il a réalisé deux épisodes, Jérôme Salle est de retour avec un thriller coécrit avec Caryl Ferey intitulé Kompromat (2022). Il s’en prend ici directement aux méthodes douteuses orchestrées par le FSB, les services secrets russes, à l’heure de l’invasion de l’Ukraine. Une initiative politique et citoyenne qui fait sens.