Jean-Jacques Annaud

Réalisateur, Scénariste, Producteur
Jean-Jacques Annaud, portrait 2022

Personal Info

  • Nationalité : Français
  • Date de naissance : 1er octobre 1943 à Juvisy-sur-Orge (France)
  • Crédit visuels : Jean-Jacques Annaud sur le tournage de Notre-Dame brûle. Photographie de David Koskas. Tous droits réservés.

Biographie

Note des spectateurs :

Réalisateur, producteur et scénariste français, Jean-Jacques Annaud est né en 1943 et développe très jeune un goût pour le cinéma. Ainsi, après son baccalauréat, il choisit d’intégrer l’IDHEC dont il sort major en réalisation.

De la publicité au cinéma

A la même époque, il se passionne aussi pour l’histoire dont il suit l’enseignement à la Sorbonne. A partir de la fin des années 60, il se lance dans la publicité et tourne pas moins de 400 spots qui reçoivent parfois d’excellents accueils de la part des professionnels. Cette activité l’occupe durant une dizaine d’années entre 1966 et 1976.

Il fait ensuite la rencontre de Claude Berri qui décide de produire son tout premier film de fiction, La victoire en chantant (1976). Critique très caustique sur le colonialisme, le long-métrage est un gros échec en salles en France, mais contre toute attente, le film reçoit l’Oscar du meilleur film étranger. Cela lui permet de ressortir dans les salles françaises sous le titre Noirs et Blancs en couleurs en 1977. Cette reconnaissance internationale offre à Jean-Jacques Annaud son billet pour un second long-métrage, consacré cette fois à l’univers du football dans Coup de tête (1979) porté par l’excellent Patrick Dewaere. Le film fonctionne bien et attire 905 060 spectateurs dans les salles.

Les triomphes des années 80-90

Désireux de ne pas rester enfermé dans le carcan d’un certain cinéma français d’auteur, Jean-Jacques Annaud passe la vitesse supérieure dans les années 80, où il multiplie les défis techniques avec maestria. Ainsi, il tourne La guerre du feu (1981) qui évoque la préhistoire de manière crue, sans aucun dialogue ni voix off. Ce défi fou attire les foules et ils sont plus de 4 953 619 spectateurs à entrer dans les salles obscures pour une belle 5ème place annuelle. La fresque pseudo-historique a glané les César du meilleur film et du meilleur réalisateur, ainsi qu’un Oscar des meilleurs maquillages.

Le nom de la rose, l'affiche

© 1986 Constantin Film – Cristaldifilm – Les Films Ariane / Affiche : Tactics (agence) – Michel Gayout (affichiste) – Philippe Druillet. Tous droits réservés. (affichiste)

Désormais installé dans le paysage cinématographique mondial, Annaud se lance un nouveau défi : adapter Le nom de la rose d’Umberto Eco au cinéma. Réputé impossible à transposer, son adaptation avec Sean Connery est en tout point admirable. Lors de sa sortie fin 1986, le métrage est un triomphe à 4 960 026 entrées. Le thriller médiéval passionne les foules et glane le César du meilleur film étranger car il a été tourné en anglais et coproduit par l’Italie et l’Allemagne. Le réalisateur retrouve Claude Berri qui finance L’ours (1988), œuvre qui confirme le goût du cinéaste pour les défis apparemment infaisables. Ce film familial sera son plus gros succès avec cette fois-ci 9 137 747 entrées et une deuxième place annuelle derrière le phénomène du Grand bleu (Besson).

L'ours, l'affiche

© 1988 Price – Renn Productions / Affiche : A.R.P. (agence) – Denise Millet (affichiste). Tous droits réservés.

Absolument intouchable, Annaud adapte ensuite Marguerite Duras avec L’amant (1992) qui trouve 3 156 124 amateurs de sensualité à la mode asiatique. Avec le moyen-métrage Les ailes du courage (1995), le cinéaste est l’un des premiers à s’intéresser à la technologie 3D et au format IMAX. Son film a ainsi été programmé spécialement dans les salles possédant cette technologie. Le résultat était aussi impersonnel que spectaculaire, représentant l’avenir du cinéma, avec plus de vingt ans d’avance.

En 1997, Jean-Jacques Annaud se paye les services de Brad Pitt pour le très classique, mais très réussi Sept ans au Tibet qui mobilise 2 801 708 alpinistes dans les salles. Cependant, le métrage est un échec commercial aux Etats-Unis. Toujours passionné d’histoire, le cinéaste se lance dans une autre fresque avec Stalingrad (2001) qui connaît un succès moindre (1 108 034 tireurs d’élite), mais reste correct dans sa facture technique. Afin de réitérer le succès de L’ours, Jean-Jacques Annaud signe le film pour enfants Deux frères (2004) qui souffre d’une technologie DV laide et d’acteurs mal dirigés. Cela n’a pas empêché les spectateurs de se laisser séduire avec encore 3 302 505 bambins. Le métrage reste à ce jour le dernier gros succès du réalisateur qui entame alors un déclin dans sa carrière.

Plusieurs accidents industriels depuis le début des années 2000

Notre dame brule, affiche

Affiche par © Plantu

En 2007, Annaud s’essaye au genre de la comédie avec Sa majesté Minor qui est un terrible nanar qui s’effondre à 138 908 entrées. Cela tient du pur accident industriel. Finalement, le cinéaste se penche à nouveau sur une fresque d’aventures avec le passable Or Noir (2011) qui connaît un désaveu total de la part du public avec seulement 217 541 clients pour un budget astronomique de 38,5 millions d’euros. Pour éponger ses dettes, Jean-Jacques Annaud accepte de réaliser en Chine un nouveau film animalier. Le dernier loup (2015), lui aussi tout juste correct, a été un joli succès avec 1 282 413 spectateurs en France, mais surtout une diffusion internationale très lucrative.

Après avoir signé pour la télévision une adaptation très moyenne du livre La vérité sur l’affaire Harry Quebert (2018), Jean-Jacques Annaud s’est lancé dans le défi de Notre-Dame brûle (2022) qui reconstitue heure par heure l’incendie destructeur de 2019. Malheureusement, le film manque de chair et les spectateurs ne furent que 814 000 à faire le déplacement en salles. Une contre-performance liée à la crise du cinéma, mais également à la médiocrité du long-métrage.

Virgile Dumez

Filmographie :

Réalisateur (longs et moyens métrages cinéma uniquement) :

  • 1976 : La Victoire en chantant (ressorti en 1977 sous le titre Noirs et Blancs en couleur)
  • 1979 : Coup de tête
  • 1981 : La Guerre du feu
  • 1986 : Le Nom de la rose
  • 1988 : L’Ours
  • 1992 : L’Amant
  • 1995 : Les ailes du courage (Wings of courage)
  • 1997 : Sept Ans au Tibet (Seven Years in Tibet)
  • 2001 : Stalingrad (Enemy at the Gates)
  • 2004 : Deux Frères (Two Brothers)
  • 2007 : Sa Majesté Minor
  • 2011 : Or noir (Black Gold)
  • 2015 : Le Dernier Loup
  • 2022 : Notre-Dame brûle
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