Jane Campion est la première femme palmée au festival de Cannes grâce à La leçon de piano, son plus grand succès.
Une palme d’or et des succès critiques
La France la découvre dès ses deux premiers longs métrages avec les pétillants et indépendants Sweetie (1990) et Un ange à ma table (1991). Ils rencontrent tous deux un très beau succès dans les cinémas art et essai. Le premier se hisse à 52 000 entrées quand le second en comptabilise 171 000.
En 1993, la cinéaste obtient une renommée internationale impressionnante avec le succès éblouissant de La leçon de piano, un drame palmé à Cannes, qui réalise 2 664 718 entrées en France. Immortalisé par la bande originale flamboyante de Michael Nyman, le film est coproduit par la filiale cinéma de Bouygues Télécom, Ciby 2000. La leçon de piano révèle les talents de Holly Hunter et Anna Paquin, et confirme ceux de Harvey Keitel et Sam Neill.
Jane Campion, l’une des plus grandes réalisatrices
Jane Campion ne réitèrera jamais ce succès au cinéma. Portrait de femme, adaptation de Henry James, est trop austère pour le grand public (184 000 entrées), mais démontre, un an après Prête à tout, la capacité de Nicole Kidman à diversifier ses rôles. Avec Holy Smoke, Campion offre à Kate Winslet un premier rôle post-Titanic intéressant. L’auteure retrouve pour l’occasion Harvey Keitel.
La réalisatrice tourne encore deux films dans les années qui suivent, le contesté In the Cut, qui joue sur la rupture de ton de l’actrice de comédies romantiques Meg Ryan ; et le somptueux Bright Star (2010), film sans grandes stars (Abbie Cornish, Ben Whishaw), coproduit par la France (Pathé Renn). Ces deux longs métrages attirent environ 400-420 000 spectateurs sur l’ensemble du territoire.
Sa série télévisée Top of the Lake, déclinée en deux saisons (2013 et 2013), baigne dans une atmosphère policière et psychologique, et demeure l’une des meilleures du genre.
En 2021, Jane Campion s’émancipe des salles et trouve refuge sur la plateforme Netflix pour The Power of the Dog, triomphe critique et public. Dans un contexte désormais favorable aux femmes réalisatrices, elle est louée comme pionnière dans un cinéma féministe cohérent et intransigeant. Campion remporte un Lion d’or à Venise et est propulsée favorite aux Golden Globes, BAFTA et Oscars.
Une grande réalisatrice, la plus vénérée, avec Agnès Varda, de l’histoire du cinéma.
Filmographie (longs métrages) :
- 1989 : Sweetie
- 1990 : Un ange à ma table (An Angel at My Table)
- 1993 : La Leçon de piano (The Piano)
- 1996 : Portrait de femme (The Portrait of a Lady)
- 1999 : Holy Smoke
- 2003 : In the Cut
- 2009 : Bright Star
- 2021 : The Power of the Dog (Netflix)