Isabelle Solar, le temps du film Joy & Joan, est devenue l’égérie d’un film érotique avant de passer à d’autres arts.
Isabelle Solar est une actrice française dont le seul film sous ce nom, Joy & Joan, lui vaut un petit culte auprès des amateurs de cinéma bis des années 80. Pourtant ce film, production libertine interdite aux moins de 18 ans, sortie en juin 1985, n’a pas été concluant au box-office, malgré la présence de Brigitte Lahaie dans le rôle principal de Joy, et de François Valéry pour la bande originale. Isabelle Solar ne reprendra pas ce nom pour ces essais cinématographiques à venir.
Une carrière en quelques fictions
La jeune femme née à la Garenne-Colombes ne s’orientait en rien vers le cinéma à l’adolescence. Elle laisse tomber ses études et intègre dans un premier temps une troupe de théâtre. Elle travaille différents aspects du jeu d’acteur, la voix, le chant, le mime.
Sous le nom d’Isabelle Soares, elle tourne en 1983 dans le téléfilm sur la Résistance Pour que d‘autres puissent vaincre de Jean-Daniel Simon, et, en 1984 dans un épisode des Enquêtes du commissaire Maigret, Maigret à Vichy.
Tourner dans un film érotique ne la passionne pas forcément, la comédienne craint d’être cataloguée. Mais la nudité en 1985 est aussi perçue comme un atout pour percer qui a permis à des actrices comme Isabelle Adjani (L’été meurtrier), et Valérie Kaprisky (L’année des méduses) de s’imposer au box-office et en couverture des magazines entre 1983 et 1984.
L’érotisme, atout ou obstacle à une carrière cinématographique?
Isabelle Solar obtient des modifications du scénario de Joy & Joan, suite du succès érotique de l’année 1983, Joy, après discussion avec le cinéaste, Jacques Saurel. Pour la difficulté de tourner des scènes érotiques, elle répondra à Hélène Merrick, en 1985, Ce n’est pas se déshabiller qui est difficile, mais de garder sa pudeur en étant nue.
Lors de la promotion du film, l’actrice confie s’être vue proposer différents rôles, notamment un film historique sur la chute de Napoléon III ; elle envisage de tourner dans une fiction fantastico-policière de Luc Verdier-Korbel et Laurent Canches qui ne se fera tout simplement pas.
Tentative ratée de devenir Betty Blue
Alors que tous ses espoirs se portent sur le rôle de Betty Blue dans 37°2 le matin, roman qu’elle adore, Dominique Besnehard, qui travaille sur le casting, préfèrera mettre en avant la candidature incandescente de Béatrice Dalle qui décrochera le rôle de sa vie, et son premier rôle de cinéma chez Jean-Jacques Beineix.
En lieu et place d’un rôle fracassant au cinéma, Solar redevient Soares au cinéma et tourne dans un épisode d’Hôtel de police (1987), série du milieu des années 80 co-écrite par Bernard Kouchner. Elle figure dans une comédie jeune et branchée, Septième ciel de Jean-Louis Daniel avec Fiona Gélin, Frédéric Baulieu, Jean-Pierre Kalfon et Isabelle Mergault. Il s’agit d’une apparition dans un film qui ne laissera aucune trace.
Il n’y a pas que le cinéma dans la vie
Isabelle Solar, héroïne solaire d’un film pour adultes soft n’aura pas de nouvelle chance, emportée par la crise du cinéma avec la vague de jeunes talents de cette époque, comme Valérie Kaprisky justement.
Passionnée d’art, farouchement attachée à la terre, Isabelle Soral trouvera des occupations plus essentielles dans des domaines artistiques autres, démontrant qu’il n’y a pas que le cinéma dans la vie.