Réalisateur, scénariste et écrivain français né en Bulgarie, Henri Calef a débuté sa carrière dans le journalisme, avant de devenir assistant réalisateur à partir de 1933 pour Pierre Chenal (La maison du Maltais, 1938) ou André Berthomieu (Eusèbe député, 1939). Étant juif, il doit se cacher pendant la guerre, notamment à l’aide d’amis scénaristes qui le planquent sur la Côte d’Azur. Il profite de cette période pour écrire le scénario de La fiancée des ténèbres (de Poligny, 1945), sans pouvoir être crédité.
Henri Calef, espoir du milieu des années 40
Lui-même proche du Parti communiste, il trouve rapidement du travail après la guerre, passant à la réalisation avec L’extravagante mission (1945). Toutefois, c’est son second long-métrage, Jéricho (1946) qui attire l’attention sur lui en évoquant une opération de résistance de membres de la RAF. Le film porté par Pierre Brasseur fédère près de quatre millions de spectateurs, ce qui permet à Henri Calef de trouver un budget imposant pour mener à bien une adaptation d’une œuvre de Balzac : Les Chouans (1947). Mené cette fois par Jean Marais, le film connaît un succès plus modéré, mais bénéficie encore de plus de deux millions d’entrées. Les critiques, elles, sont plus mitigées.
La suite de son œuvre rencontre moins d’écho, que ce soit La maison sous la mer (1947) avec Viviane Romance, Bagarres (1948) avec Maria Casarès, qui regroupe quand même plus d’un million de spectateurs, ou encore Les eaux troubles (1949).
Les années 50 ne lui sont toujours pas favorables, si l’on exclut sa participation au jury du festival de Cannes en 1954. Au milieu de films qui n’ont trouvé aucun écho auprès du public, on signalera le million d’entrées atteint par Les amours finissent à l’aube (1952) interprété par Georges Marchal.
Retour à l’anonymat et à l’écriture
Ne remportant plus aucun succès, Henri Calef ne tourne plus que sporadiquement. Cela donne L’heure de vérité (1965), coproduction franco-israélienne, ou encore Féminin, féminin (1973) avec Marie-France Pisier. A partir de cette époque, Henri Calef réalise quelques émissions de télévision comme Les Dossiers de l’écran, avant d’ abandonner définitivement la réalisation pour se consacrer à l’écriture d’ouvrages historiques, dont Jean Moulin, une vie : 20 juin 1899-21 juin 1943 (1980) et Le Sabordage de la Troisième République (1988).
Henri Calef décède en 1994 à l’âge de 84 ans. Son œuvre entière reste à redécouvrir, tant elle est oubliée.