Réalisateur et producteur américain, Harold Becker a commencé par étudier l’histoire de l’art, avant de devenir photographe. Au cours des années 60, il devient réalisateur de courts-métrages documentaires qu’il produit, réalise et parfois éclaire lui-même.
Harold Becker finit par s’exiler en Angleterre où il tourne son premier long-métrage de fiction The Ragman’s Daughter qui est présenté au Festival de Cannes en 1972. Le film ne rencontre pas le succès et on le retrouve plusieurs années plus tard aux Etats-Unis en tant que réalisateur de Tueurs de flics (1979) qui attire l’attention sur lui, malgré un succès modeste. Le ton assez étrange du long-métrage démontre un certain talent pour créer le malaise. Becker retrouve l’écrivain Joseph Wambaugh pour son film suivant : Flics-Frac ! (1980).
Il peint l’univers des académies militaires avec un ton encore particulier dans Taps (1981) qui rencontre un joli succès aux Etats-Unis. En 1985, il tourne Crazy for You avec Matthew Modine et Linda Fiorentino. Si le long-métrage est surtout marquant, cela vient de la présence de Madonna au générique et de deux titres de la chanteuse : Crazy for You et Gambler, dont Becker tourne les clips.
Finalement, Harold Becker retrouve la production avec Etat de choc (1988) où il fait à nouveau jouer James Woods. Si le film est un échec commercial, les critiques sont plutôt bonnes. Le cinéaste va se retrouver davantage sous les feux des projecteurs avec son polar suivant : Sea of Love, mélodie pour un meurtre (1989) est porté par l’interprétation d’Al Pacino. Le long-métrage est un joli succès et permet d’installer Harold Becker comme un bon réalisateur de polar.
Il confirme son goût pour les atmosphères troubles avec Malice (1993) où il fait s’affronter Alec Baldwin et Nicole Kidman. Si le film marche correctement aux Etats-Unis, c’est un bide cinglant en France. Dans City Hall (1996), Becker retrouve Al Pacino et étrille le monde politique. Il s’agit d’un cuisant échec commercial pour le réalisateur.
Désormais plus un tâcheron qu’autre chose, Harold Becker réalise le médiocre Code Mercury (1998) pour Bruce Willis. L’échec est encore en bout de course, ce qui sera encore le cas de L’intrus (2001) avec John Travolta. Ayant visiblement perdu la main, Harold Becker a choisi de prendre sa retraite.