Actrice et chanteuse française, Gina Manès (née Blanche Moulin) est passionnée de théâtre et décroche rapidement des petits rôles. Elle est repérée par l’acteur René Navarre qui la recommande à Louis Feuillade.
Gina Manès, grand nom du cinéma muet
Elle prend alors le nom de Gina Manès et tourne L’homme sans visage (Feuillade, 1919). Ensuite, on la retrouve dans L’auberge rouge (Epstein, 1923) et elle confirme son pouvoir d’attraction sur les cinéastes avec Ame d’artiste (Dulac, 1924) et Napoléon (Gance, 1927) où elle incarne Joséphine de Beauharnais. Puis, elle incarne le rôle-titre de Thérèse Raquin pour Jacques Feyder en 1928.
Le déclin des années 30
Toutefois, son étoile décline à l’avènement du parlant qui lui convient moins. D’autant plus que l’actrice s’exile durant deux ans au Maroc pour y suivre son époux. A son retour, elle a été oubliée et elle interprète surtout des seconds rôles, mais avec un talent intact. On la retrouve dans La tête d’un homme (Duvivier, 1933), Mayerling (Litvak, 1936), Mollenard, Capitaine corsaire (Siodmak, 1938) et Le récif de corail (Gleize, 1939).
Passionnée par le cirque, Gina Manès décide de se lancer dans le dressage de grands fauves et subit un accident en 1942. Elle doit donc abandonner cette nouvelle activité et revient au cinéma avec un emploi de femme de service dans Les caves du Majestic (Pottier, 1945). A la fin des années 40, Gina Manès choisit de retourner vivre au Maroc où elle crée un cours de comédie. Elle tourne sur place La danseuse de Marrakech (Mathot, 1950).
Les dernières années, sous le signe de l’oubli
Déçue par cette expérience, Gina Manès revient en France où elle est désormais totalement oubliée. Elle ne joue plus que de tous petits rôles dans Le vicomte de Bragelonne (Cerchio, 1954), La loi des rues (Habib, 1956), Rafles sur la ville (Chenal, 1958) et elle finit sa carrière sur Pas de panique (Gobbi, 1966). Par la suite, elle finit ses jours en maison de retraite.
Gina Manès décède en 1989 à l’âge de 96 ans.