Né dans l’Hérault d’un père producteur laitier, Georges Rouquier débute en 1929 dans le court métrage documentaire avec Vendanges, consacré au milieu rural. La description du monde agricole sera sa préoccupation majeure. Elle s’illustrera parfois dans le cadre de commandes, comme Le chaudronnier (1949) ou Le sel de la terre (1951), tourné en Camargue, et destiné à montrer les bienfaits du plan Monnet. Mais Rouquier est surtout un documentariste original, même s’il est influencé par les travaux de Robert J. Flaherty ou Dziga Vertov.
Son long métrage Farrebique (1947), tourné dans l’Aveyron, est un triomphe critique et public, et demeure son œuvre la plus célèbre. Il se penche sur une famille agricole filmée au rythme des saisons, avec un scénario qui anticipe les « documenteurs ». L’œuvre obtient plusieurs récompenses dont le Grand prix de la critique internationale au Festival de Cannes et le Grand prix du cinéma français. Les milieux universitaires américains font de Farrebique un de leurs sujets d’étude, ce qui permettra à Rouquier de trouver des financements pour une suite réalisée quelques décennies plus tard.
Biquefarre (1983) se plonge dans les mutations du secteur primaire et permet de retrouver quelques-uns des protagonistes du long métrage initial. Le documentaire obtient le Grand Prix spécial du Jury à la Mostra de Venise, avant de sortir dans les salles françaises en avril 1984. Entre les deux films, le cinéaste a réalisé deux longs métrages de fiction et plusieurs courts métrages dont Le maréchal ferrant (1977), César du meilleur court métrage documentaire.
Georges Rouquier est également apparu en tant qu’acteur dans quelques films, dont Jeff (1968) de Jean Herman, Z (1969) de Costa-Gavras et L’amour nu (1981) de Yannick Bellon. Le réalisateur est décédé le 19 décembre 1989 à l’âge de 80 ans.