Réalisateur et producteur, Frank Perry a débuté dans le monde du théâtre avec Lee Strasberg. Pourtant, il va opter pour la télévision et finalement le cinéma au début des années 60. Il tourne son premier long-métrage en toute indépendance : David et Lisa (1962) le place d’emblée parmi les espoirs d’un cinéma plus réaliste et inspiré par la Nouvelle Vague française. Il confirme avec Ladybug Ladybug (1963), mais il est contraint de retrouver les plateaux de télévision pour pouvoir survivre. En 1968, il signe l’étonnant et très réussi Le plongeon (The Swimmer), avec un Burt Lancaster qui arpente les piscines de nombreuses propriétés bourgeoises. On notera au passage que tous ses films sont alors écrits par sa femme, la scénariste Eleanor Perry.
Avec Dernier été (1969), il fait preuve d’une belle attention vis-à-vis de la jeunesse. La même année, il adapte Truman Capote avec Trilogy (1969), un drame peu diffusé, avant d’être célébré par les mouvements féministes pour avoir tourné Le journal intime d’une femme mariée (1970) qui permet à Carrie Snodgress d’obtenir une nomination à l’Oscar de la meilleure actrice.
Après cette période faste, Frank Perry va malheureusement se disperser en signant un western passable, Doc Holliday (1971) avec notamment Faye Dunaway. Il connaît plusieurs échecs commerciaux avec Play It As It Lays (1972), le thriller ésotérique Enquête dans l’impossible (1974) et surtout Rancho Deluxe (1975), une comédie westernienne avec Jeff Bridges qui est un bide.
Frank Perry retourne donc à la télévision pendant quelques années, avant de revenir au sommet avec Maman très chère (1981), biopic cinglant sur Joan Crawford. Le long-métrage est loin de lui apporter toute satisfaction puisque nommé à plusieurs reprises aux Razzies Awards. Devenu culte auprès du public gay, le film très camp a ses fans (dont nous sommes), mais aussi de très nombreux détracteurs, à cause du jeu outré des comédiens.
D’autres outrances sont visibles dans Monsignor (1982) avec Christopher Reeve. La suite n’est guère plus brillante avec Compromising Positions (1985) et La joyeuse revenante (1987) qui viennent clore sa filmographie fictionnelle de manière décevante.
Frank Perry décède en 1995 à l’âge de 65 ans.