Acteur et chanteur américain, Eddie Constantine commence une carrière dans la chanson tout d’abord en Europe, puis il cherche à percer dans son propre pays, les Etats-Unis. Il n’y parvient pas, ni dans la chanson, ni dans le cinéma. Il décide finalement de s’expatrier en France au début des années 50, en suivant notamment son compatriote John Berry, victime de la liste noire.
Contre toute attente, c’est en France que sa carrière décolle grâce au triomphe rencontré par La môme vert-de-gris (Borderie, 1953) où il incarne l’agent secret Lemmy Caution. Il reprendra ce rôle dans une longue série de films, dont beaucoup sont signés Borderie. Dans le même temps, il publie quelques romans et des chansons de charme qui connaissent le succès.
Eddie Constantine se concentre surtout sur sa carrière de chanteur et ne prend guère le cinéma au sérieux où il ne fait que décliner le même emploi dans tous ses films.
Parmi eux, on peut citer ça va barder (Berry, 1955), Folies-Bergère (Decoin, 1957), Nick Carter va tout casser (Decoin, 1964). A partir de 1964, Eddie Constantine tente de modifier son image en jouant dans des films plus ambitieux sur le plan artistique : Lucky Jo (Deville, 1964), Alphaville (Godard, 1965), Lions Love (Varda, 1969). Malgré sa tentative de toucher la jeunesse (A tout casser avec Johnny Hallyday), il commence à voir sa popularité décliner.
Dans les années 70, marié à une Allemande, Eddie Constantine déménage en Allemagne et continue à apparaître dans les films et séries du cru. On peut citer notamment Prenez garde à la sainte putain (Fassbinder, 1971), Le couple témoin (Klein, 1977), Les monstres sont toujours vivants (Cohen, 1978), La troisième génération (Fassbinder, 1979), Neige (Berto, 1981), Europa (von Trier, 1991), Allemagne 90 neuf zéro (Godard, 1991).
Finalement, celui qui aura tourné essentiellement des films commerciaux durant les années 50-60 fut récupéré par le cinéma d’auteur des années 70-80.