Diane Kurys

Diane Kurys est l’une des réalisatrices françaises les plus influentes, avec une cinquantaine d’années à la réalisation de productions aux stars multiples.

Diane Kurys est la réalisatrice de la chronique adolescente à succès, Diabolo Menthe, qui séduit 3 000 000 de spectateurs en 1977 et 1978 et remporte le Prix Louis Delluc en 1977. Le film est coproduit par Alexandre Arcady. Il succède à cinq années passées comme actrice, notamment dans Le Casanova de Fellini (1976).

Elle enchaîne en 1980 avec Cocktail Molotov, avec Élise Caron et François Cluzet, mais c’est surtout son troisième long métrage à gros budget, Coup de foudre, qui remporte le jackpot (1 631 000 entrées en 1983). Elle y dirige un casting impeccable : Miou-Miou, Isabelle Huppert, Guy Marchand, Jean-Pierre Bacri, Robin Renucci, Patrick Bauchau.

Affiche : Floc’h. © Gaumont. All Rights Reserved.

En 1987, avec Un homme amoureux, elle entre en compétition à Cannes avec un casting international : Peter Coyote, Greta Scacchi, Jamie Lee Curtis, Claudia Cardinale. L’accueil est mitigé et ses 786 000 entrées sont perçues comme un échec.
La comédie La Baule-les-Pins, chronique de vacances savoureuse, distribuée en pleine crise du cinéma, est au contraire perçue comme un succès, forte de critiques positives et de 724 000 entrées en salle. Les acteurs sont épatants de fraîcheur, avec Nathalie Baye, Richard Berry, Zabou Breitman, Jean-Pierre Bacri, Vincent Lindon, Valeria Bruni-Tedeschi… Excusez du peu.
Rare femme cinéaste à officier en France, Diane Kurys poursuit une carrière honorable, avec des hauts et des bas. Isabelle Huppert, Bernard Giraudeau, Hippolyte Girardot, Lio et Yvan Attal la suivent dans Après l’amour (542 174 entrées, 1992). Le score est honorable. À la folie, en 1994, est en revanche un sévère échec, avec à peine 128 072 spectateurs, malgré la présence d’Anne Parillaud et Béatrice Dalle en haut de l’affiche. Le drame familial avait été sélectionné à Venise.

Affiche : Raffin. © Gaumont. All Rights Reserved.

Pour une poignée de biopics

Kurys réalise un premier biopic en 1999, sur les écrivains George Sand et Alfred de Musset, interprétés par Juliette Binoche et Benoît Magimel. Bénéficiant d’un budget copieux, ses 539 374 entrées sont considérées comme insuffisantes pour rentabiliser le film en costumes. En 2008, la cinéaste propose son second biopic, Sagan, avec Sylvie Testud, Pierre Palmade, Jeanne Balibar et Arielle Dombasle. Un succès sur la durée avec 526 872 entrées. En 2025, son regard sur le couple Montand-Signoret est contesté par la famille des acteurs et surtout copieusement évité par le public, qui en fait un flop dès sa première semaine. L’histoire d’amour abîmée, avec Roschdy Zem et Marina Foïs, avait pourtant été sélectionnée à Cannes Classics.
Dans les années 2000, Diane Kurys connaît rarement le succès. Grâce à la présence de la pétillante Sophie Marceau, alors très à la mode, la comédie romantique Je reste ! (2003) attire 741 399 spectateurs. Vincent Perez et Charles Berling complètent le casting d’une œuvre qui n’enthousiasme guère la critique.

Photo: J.P. Fizet/Sygma, Affiche Navello, PCC. © Alexandre Films, Films A2. All Rights Reserved.

Avec les comédies L’anniversaire (Lambert Wilson, Michèle Laroque, Jean-Hugues Anglade, Pierre Palmade, Isabelle Ferreri, Antoine Dulery), qui réalise 185 334 entrées en 2005, Arrête ton cinéma ! (Josiane Balasko, Sylvie Testud, Zabou Breitman, Fred Testot, François-Xavier Demaison), qui descend à 137 199 entrées en 2016, et Ma mère est folle (Fanny Ardant, Vianney, Patrick Chesnais, Arielle Dombasle), qui peine à satisfaire 65 670 curieux, les bides sont sans appel, à la fois critique et public.

Diane Kurys productrice en série et en famille

Compagne d’Alexandre Arcady, qu’elle a rencontré en 1964, Diane Kurys a eu un fils avec le cinéaste, qui deviendra l’écrivain Sacha Perling. Elle a très souvent collaboré aux longs d’Arcady, coproduisant Le coup de sirocco (1979), Le grand pardon (1982), Le grand carnaval (1983), Dernier été à Tanger (1986), L’union sacrée (1989), Pour Sacha (1991), Le grand pardon 2 (1992), Dis-moi oui (1995), K (1997), Là-bas mon pays (1999), Entre chien et loups (2002), Mariage mixte (2004), Tu peux garder un secret (2008), Comme les 5 doigts de la main (2010), Ce que le jour doit à la nuit (2012), 24 jours (2014), Le petit blond de la Casbah (2023).

Kurys, la productrice, a également coproduit les deux premiers longs-métrages d’Alexandre Aja (Furia, 1999 ; Haute tension, 2003), deux séries B dont les genres (la science-fiction et l’horreur) sont aux antipodes de son œuvre.
Respectable figure du cinéma français, qui a dirigé un nombre incalculable de célébrités, Diane Kurys a aussi représenté la France aux Oscars en 1984, avec Coup de foudre, dans la catégorie du Meilleur film étranger.
Elle a été promue au grade de commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres le 23 mars 2017.

Frédéric Mignard

Création : Le Cercle Noir pour Silenzio – © New Light Films. All Rights Reserved.

Filmographie de Diane Kurys

(Réalisatrice, longs métrages)

• 1977 : Diabolo menthe
• 1980 : Cocktail Molotov
• 1983 : Coup de foudre
• 1987 : Un homme amoureux
• 1990 : La Baule-les-Pins
• 1991 : Après l’amour
• 1994 : À la folie
• 1999 : Les Enfants du siècle
• 2003 : Je reste !
• 2005 : L’Anniversaire
• 2008 : Sagan
• 2013 : Pour une femme
• 2015 : Arrête ton cinéma !
• 2018 : Ma mère est folle
• 2025 : Moi qui t’aimais

Photo : Hubert Fanthomme – Design affiche : Silenzio Distributeur : Rezo Films