Claude Autant-Lara fut l’un des meilleurs représentants du cinéma de qualité française dans les années 40 et 50.
Un trio gagnant avec Aurenche et Bost
Réalisateur, scénariste et décorateur français, Claude Autant-Lara se passionne très jeune pour le cinéma. Il entre à l’Ecole des Arts décoratifs et rencontre Julien Carette avec qui il se lie d’amitié. Une fois son diplôme en poche, il devient décorateur de théâtre, puis de cinéma, notamment pour Marcel L’Herbier. Grâce à lui, Autant-Lara tourne son premier court-métrage en 1923. Tout en devenant assistant de René Clair, il tourne un second court original intitulé Construire un feu (1925). L’échec commercial du film le pousse à partir aux Etats-Unis où il met en scène les versions françaises des premiers films parlants américains (Buster se marie, avec Buster Keaton).
Il revient en France et signe son premier vrai long-métrage en 1933 avec Ciboulette. C’est un nouvel échec public et il devient alors le coréalisateur attitré de Maurice Lehmann, avec qui il remporte du succès, notamment pour Fric-frac (1939).
La période de la Seconde Guerre mondiale lui réussit davantage puisqu’il rencontre enfin le succès avec ses propres réalisations dont Le mariage de chiffon (1942) et Douce (1943). La période de la Libération est plus compliquée car il est accusé de délation. Autant-Lara revient pourtant derrière les caméras et connaît un beau succès avec Sylvie et les fantômes (1946).
L’apogée et la chute de Claude Autant-Lara
Le réalisateur, jusque-là assez classique dans son approche, va se muer en un provocateur qui ne va cesser de faire scandale. Cela commence avec son adaptation du Diable au corps (1947) de Radiguet. Après Occupe-toi d’Amélie (1949), il va enchaîner les succès avec L’auberge rouge (1951), Le blé en herbe (1954), Le rouge et le noir (1954), La traversée de Paris (1956), En cas de malheur (1958) et La jument verte (1959).
Pour Claude Autant-Lara, les années 50 furent donc celles de la reconnaissance et des chefs-d’œuvre, suivies par une décennie bien plus décevante. On ne trouvera guère d’intérêt à regarder Tu ne tueras point (1961), Le comte de Monte Cristo (1961), Journal d’une femme en blanc (1965), Le franciscain de Bourges (1968) ou Les patates (1969). Son dernier film, Gloria (1977) n’a laissé aucun souvenir.
A partir des années 80, il rédige ses mémoires et entame une courte carrière politique en s’engageant auprès de Jean-Marie Le Pen. Il est même élu député européen sous l’étiquette Front national. Il a par ailleurs fait de nombreuses déclarations teintées d’antisémitisme. Une fin peu reluisante pour celui qui s’éteint en 2000 à l’âge de 98 ans.