Actrice et scénariste italienne, Anna Magnani fut abandonnée par sa mère, puis élevée à Rome par sa grand-mère. Elle commence à prendre des cours de diction vers l’âge de 16 ans et débute l’année suivante dans des spectacles de variété. Elle joue également au théâtre et, grâce à une personnalité affirmée, fonde même sa propre troupe. Si l’on excepte une participation furtive dans un film muet, elle débute véritablement au cinéma en 1934 dans La prisonnière des ténèbres (Malasomma), un mélodrame, puis dans la comédie Tempo massimo (Mattoli).
La révélation des années 40
Anna Magnani épouse alors le réalisateur Goffredo Alessandrini qui lui donne un rôle dans La cavalerie héroïque (1936). Elle tourne quelques films mineurs, avant d’accéder à la notoriété grâce à Mademoiselle Vendredi (De Sica, 1941) où elle incarne un personnage populaire et assez en verve, ce qui deviendra sa marque de fabrique. Par la suite, elle retrouve ce type d’emploi en incarnant une vendeuse dans Campo de’ fiori (Bonnard, 1943). Elle est ensuite associée à Aldo Fabrizzi pour Le diamant mystérieux (Matolli, 1943), mais son rôle le plus marquant demeure celui de Rome ville ouverte (Rossellini, 1945) où elle semble symboliser le petit peuple à elle toute seule.
La grande époque d’Anna Magnani
Dès lors, elle exploite ce filon dans un nombre conséquent de longs-métrages où elle fait son numéro. Elle devient ainsi une diva du cinéma italien et on l’appelle parfois « la » Magnani. On la retrouve dans Le bandit (Lattuada, 1946), Amore (Rossellini, 1948), Vulcano (Dieterle, 1950) et surtout Bellissima (Visconti, 1951) qui apparaît comme une synthèse parfaite.
Alessandrini lui offre un rôle majeur dans sa fresque historique Les chemises rouges (1952), mais on retiendra surtout sa prestation dans Le carrosse d’or (Renoir, 1953). La Magnani retrouve Visconti pour Nous les femmes (1953).
Anna Magnani est de plus en plus courtisée par Hollywood et part donc pour tourner La rose tatouée (Mann, 1955) d’après Tennessee Williams. Le film lui permet d’obtenir l’Oscar de la meilleure actrice. Elle enchaîne avec Car sauvage est le vent (Cukor, 1957) et L’homme à la peau de serpent (Lumet, 1960), toujours d’après Williams.
Des apparitions plus espacées
Elle choisit pourtant de revenir en Italie et joue Mamma Roma pour Pasolini en 1962. Après une comédie en France intitulée Le magot de Josefa (Autant-Lara, 1963), elle se retire progressivement des écrans. Fellini parvient à la convaincre d’apparaître dans Fellini Roma (1972). A la même époque, elle tourne une tétralogie pour la télévision, ce qui demeurera comme son dernier travail.
Anna Magnani décède en 1973 à l’âge de 65 ans des suites d’un cancer du pancréas.
