Andrea Arnold est une réalisatrice britannique au cinéma naturaliste dur et incisif. Une cinéaste cannoise bardée de prix.
Andrea Arnold, c’est un récit jalonné de succès dans les plus grands festivals, depuis ses débuts. En 1998, elle est à la Semaine de la Critique à Cannes pour le court-métrage Milk, puis, en 2004, son troisième court, Wasp, lui vaut un Oscar pour le Meilleur court métrage. Il est temps de passer au cinéma.
Avec le drame noctambule et voyeuriste Red Road (2006), Andrea Arnold, est primé par le Jury, dans la sélection officielle. Un tour de force pour l’un de ses meilleurs films, coécrit par Lone Scherfig, et tourné en Ecosse.
Andrea Arnold, trois fois Prix du Jury à Cannes
En 2009, l’auteure parvient à un vrai succès public avec Fish Tank, mettant en scène une adolescente rebelle, dans une banlieue britannique qui évoque l’enfance de la cinéaste. Michael Fassbender est une révélation. Les BAFTA le couronne Meilleur film britannique en 2010 ; Cannes lui offre une fois de plus le Prix du Jury, en 2009. Distribué par MK2 en France, Fish Tank sera le plus gros succès de la réalisatrice, avec près de 200 000 entrées, quand son prédécesseur, plus intimiste, avait dérouté 11 000 curieux.
Andrea Arnold ne retrouvera plus le succès passé par la suite, du moins sur le grand écran. Les hauts de Hurlevent (2012), adaptation peu convaincante d’Emily Brontë, avec Kaya Scodelario, doit se contenter d’une sélection à Venise en 2011, et de 46 000 entrées France. Néanmoins, sorti sur peu d’écrans, le film tiendra sur la durée. En 2016, Arnold reçoit le prix du Jury cannois pour la troisième fois, pour American Honey, coproduction americano-britannique, avec Shia LaBeouf, Riley Keough et Sasha Lane. Le film obtient trois prix prestigieux aux British Independent Awards (dont Meilleur film et réalisateur), mais l’échec est patent au box-office. Sa durée de 2h43min n’aidera pas.
Une bête de festival qui va là où on ne l’attend pas
En 2012, la cinéaste est membre du Jury à Cannes, en 2013 ; elle tient également ce rôle à Venise, et, en 2014, l’auteure préside la Semaine de la Critique. En 2021, elle monte en grade avec la présidence d’Un Certain regard. Son cinquième film, le documentaire Cow, est alors présenté à Cannes première. Il devra attendre un an et demi avant de paraître sur nos écrans, en novembre 2022.
Aux USA, elle réalise la deuxième saison de la série Big Little Lies, en 2019, série culte avec Reese Witherspoon, Nicole Kidman, et Shailene Woodley.
Toutes ces œuvres démontrent l’intransigeance artistique d’Andrea Arnold, entre adaptations et scénarios originaux, toujours dans la radicalité et le naturalisme farouche d’un cinéma britannique qui a brillé pendant plus de deux décennies de par son travail aussi original que subjuguant. Son regard peu farouche sur la sociologie britannique a fait d’elle l’une des observatrices les plus passionnantes d’une société dont elle est à la fois peintre témoin et témoin écrivaine.
Filmographie :
- 2006 : Red Road
- 2009 : Fish Tank
- 2011 : Les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights)
- 2016 : American Honey
- 2021 : Cow
Photo © Kate Kirkwood – Design : Victor de Ladonchamps / Ad Vitam