Note des spectateurs :

Caroline Cellier fut l’un des plus brillants seconds rôles de ces dernières décennies. Elle a notamment été vue dans Que la bête meure de Claude Chabrol, L’année des méduses de Christopher Frank et Le zèbre de Jean Poiret.

Formée au cours René Simon, Caroline Cellier débute au théâtre en 1963 et au cinéma deux ans plus tard. Distinguée par les prix Gérard-Philipe et Suzanne-Bianchetti, elle mène en parallèle une carrière sur les planches, au grand écran et à la télévision. Claude Lelouch la valorise dans La vie, l’amour, la mort (1969) mais c’est Claude Chabrol qui lui offre la même année son premier vrai bon rôle avec Que la bête meure, dans lequel elle partage l’affiche avec Michel Duchaussoy et Jean Yanne. Les années 70 sont pourtant en demi-teinte et Caroline Cellier ne tourne que six films. Épouse de François Pignon (Jacques Brel) dans L’emmerdeur (1973) d’Edouard Molinaro, ou jeune mariée dans Mariage (1974) de Claude Lelouch, elle collabore aussi avec Léonard Keigel, Françoise Sagan et Jacques Davila, qui la dirige dans le délicat Certaines nouvelles (1979), aux côtés de Micheline Presle et Bernadette Lafont.

C’est dans les années 80 que le talent de Caroline Cellier est véritablement consacré. Si elle ne démérite pas en épouse de Dewaere dans Mille milliards de dollars (1982) d’Henri Verneuil, ce sont ses deux prestations pour Christopher Frank qui sont remarquées, dans deux succès de l’année 1984. Elle est éblouissante en assistante médicale dans Femmes de personne et surtout en mère séduisante de Valérie Kaprisky dans L’année des méduses : cette composition lui vaut de remporter le César de la meilleure actrice dans un second rôle. Après une apparition dans Poulet au vinaigre (1985) de Claude Chabrol, Caroline Cellier est à son avantage dans quelques autres films de la décennie, dont Grand Guignol (1987) de Jean Marbœuf, Vent de panique (1987) de Bernard Stora et Poker (1988) de Catherine Corsini, mais aucun d’entre eux ne rencontre d’écho en ces années de crise du cinéma français.

Affiche de La zèbre de Jean Poiret

© 1992. TF1 Films Production. Tous droits réservés.

Elle renoue avec le succès dans Le zèbre (1992), unique long métrage en tant que réalisateur de Jean Poiret, dont elle était l’épouse. Pour ce film, Caroline Cellier est nommée au César de la meilleure actrice. Elle ralentit ensuite le rythme des tournages, et joue dans une dizaine de films de 1994 à 2010. On la voit dans Farinelli (1996) de Gérard Corbiau, L’élève (1996) d’Oliver Schatzky, Jean-Philippe (2005) de Laurent Tuel et Thelma, Louise et Chantal (2010) de Benoît Pétré. Caroline Cellier a effectué plusieurs retours à la scène, et fut nommée au Molière de la comédienne pour Un tramway nommé désir de Tennessee Williams, mis en scène par Philippe Adrien au Théâtre de l’Eldorado et au Théâtre des Célestins (1999-2000).

Caroline Cellier est décédée le 15 décembre 2020 à l’âge de 75 ans.