Note des spectateurs :

Tonie Marshall a débuté comme actrice avant de signer des comédies d’auteur subtiles et attachantes, comme Vénus Beauté (Institut) qui lui valut le César de la meilleure réalisatrice. Elle nous a quittés à l’âge de 68 ans.

De Zidi à Jean-Claude Biette et Jacques Davila

Tonie Marshall est née sous une bonne étoile, puisqu’elle est la fille de l’immense Micheline Presle. Son père était le réalisateur américain William Marshall (1917-1994), qui fut aussi l’époux de Michèle Morgan. Elle débuta sa carrière en 1972 en tant qu’actrice, jouant des petits rôles pour Jacques Demy, Yves Allégret, Jean-Michel Ribes, ou Claude Zidi, qui en fit l’un des membres du corps enseignant dans l’inénarrable Les Sous-doués (1981). À partir de 1983, elle obtint des rôles plus étoffés dans des films d’auteur, dont Beau temps mais orageux en fin de journée de Gérard Frot-Coutaz et Qui trop embrasse de Jacques Davila, tous deux réalisés en 1986. Suivront plusieurs autres œuvres dont Le Champignon des Carpathes (1988) de Jean-Claude Biette et Pour rire ! (1996) de Lucas Belvaux.

Entre-temps, Tonie Marshall s’est lancée dans la réalisation et a signé une dizaine de comédies d’auteur subtiles et mélancoliques, de Pentimento (1989, avec Antoine de Caunes), à Numéro une (2017, avec Emmanuelle Devos) : un cinéma féministe intelligent et humain, écrit et filmé par une auteure ouverte et au message humaniste, ce qui est bon à rappeler en ces temps d’hystérie et d’appels à la haine.

Tonie Marshall et 4 César pour Vénus Beauté (Institut)

Tonie Marshall était appréciée du public autant que de la critique, qui ont réservé un bon accueil à des films tels que Pas très catholique (1994, avec Anémone) ou Enfants de salauds (1996, avec Jean-Yanne).  Si d’autres œuvres furent moins abouties, comme France Boutique (2003, avec Karin Viard), Passe-passe (2008, avec Nathalie Baye) ou Tu veux ou tu veux pas (2014, avec Sophie Marceau), Tonie Marshall fit l’unanimité avec Vénus Beauté (Institut), en 1999.

Il s’agit de sa plus grande réussite, et de son plus gros succès au box-office (1 315 974 entrées en France). Se déroulant dans un salon de beauté, ce film choral réunissait une belle brochette d’actrices dont Nathalie Baye, Bulle Ogier, Mathilde Seigner, et Audrey Tautou, qui obtint le César du meilleur espoir féminin. Vénus Beauté remporta le César du meilleur film et Tonie Marshall fut aussi récompensée par les César du meilleur scénario et de la meilleure réalisation, devenant par là-même la seule femme cinéaste à avoir été honorée par ce prix.

Affiche de Vénus Beauté (Institut)
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