Note des spectateurs :

Photo : © René Habermacher

Pour la sortie de leur troisième album, le duo d’Isaac Delusion aura au moins réussi à susciter l’envie immédiate de l’achat de leur vinyle. Le design parfait de la pochette d’Uplifters suscite le désir de l’investissement esthétique, celui du pur collectionneur face au format ad hoc. Quid du résultat musical?

Les deux premiers projets longs des Parisiens, l’éponyme Isaac Delusion et Rust and Gold, se sont avérés être de très beaux albums qui ne parvenaient pas toujours à trouver leur assurance sur toute leur durée, avec d’authentiques transcendances comme les magnifiques Isabella et The Sinner sur Rust and Gold qui éclipsaient l’essentiel d’un album pourtant robuste, et démontraient une maturité impressionnante.

Uplifters lui impressionne moins. Comme son titre le souligne, le virage vers plus de gaieté, vers ce que d’autres font sûrement mieux, recadre le projet. Plutôt éloigné des dépressions et de l’évanescence ouateuses des albums précédents, ce troisième opus se veut plus engageant dans la sérénité.

Avec des morceaux comme Disorder qui emporte tout sur son passage, le funky et francophone Pas l’habitude et l’entraînant Magicalove qui retrouve la formule gagnante d’How much you want her, ou People you know, l’album tend vers les sentiments d’allégresse promis par un titre réconfortant.

Pour autant, l’émotion survient sur Tell me how qui rassure quant à la capacité du duo à inoculer le frisson. Il en va de même de leur relecture de Couleur menthe à l’eau, single présenté tellement en amont qu’on se demande ce qu’il vient finalement faire sur cet opus.

Au final, Uplifters séduit mais manque indéniablement de profondeur.

Label : Microqlima – Sortie le 8 novembre 2019En concert : le 21 janvier à La Cigale, Paris.

Microqlima

Frédéric Mignard