Note des spectateurs :

Grande dame du cinéma Italien pendant six décennies, elle a aussi eu une carrière internationale. Valentina Cortese a trouvé son meilleur rôle dans La Nuit américaine de François Truffaut.

Le vedettariat italien suivi d’une carrière hollywoodienne

Valentina Cortese était l’archétype de la diva italienne, y compris à la scène, où ses interprétations de Goldoni et Pirandello sous la direction de Giorgio Strehler ont illuminé le Théâtre Piccolo de Milan, sa ville natale, dans laquelle elle s’est également éteinte ce 10 juillet 2019, à l’âge de 96 ans. Elle avait débuté au grand écran en 1941. Elle devint très vite une vedette populaire dans des mélodrames, comédies et films historiques ou d’action, parmi lesquels Primo amore (1941) de Carmine Gallone, La Farce tragique (1942) d’Alessandro Blasetti, et Chi l’ha visto ? (1945) de Goffredo Alessandrini. Dans l’après-guerre, elle tint avec aisance un emploi néoréaliste dans Rome libre (1946) de Marcello Pagliero, tout en poursuivant sa carrière dans un cinéma grand public avec L’Évadé du bagne (1948), adapté des Misérables par Riccardo Freda, ou Femmes sans nom (1950) de Géza Radványi.

Hollywood lui fit un pont d’or, mais sa carrière américaine manqua d’éclat, à l’instar de sa compatriote Alida Valli. Rebaptisée Valentina Cortesa, elle fut pourtant en tête d’affiche du méconnu Les Bas-fonds de Frisco (1949) de Jules Dassin et trouva un second rôle honorable auprès d’Ava Gardner et Humphrey Bogart dans le mythique La Comtesse aux pieds nus (1954) de Joseph L. Mankiewicz. On la vit aussi dans Barabbas (1961) de Richard Fleischer et Le Démon des femmes (1968) de Robert Aldrich.

La consécration de Valentina Cortese avec François Truffaut et une nomination à l’Oscar

Mais ce sont les grands auteurs italiens qui mirent davantage en avant le talent subtil de Cortese dans ces années 50 et 60, à savoir Michelangelo Antonioni dans Femmes entre elles (1955) et Federico Fellini dans Juliette des esprits (1965), même si ce dernier film était d’abord un écrin pour Giulietta Masina. Et c’est en France que Valentina Cortese trouva son plus beau rôle, celui de la comédienne déchue dans La Nuit américaine (1973) de François Truffaut.

Elle y éclipsait sans difficulté ses partenaires, Jacqueline Bisset, Jean-Pierre Aumont et Jean-Pierre Léaud, et eut droit à une nomination à l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle. Mais elle fut battue par Ingrid Bergman dans Le Crime de l’Orient Express de Sidney Lumet. Parmi ses autres films marquants, on peut citer Les Caprices de Marie (1970) de Philippe de Broca et Les Aventures du baron de Munhausen (1988) de Terry Gilliam. Son dernier rôle à l’écran fut celui d’une religieuse dans Mémoire d’un sourire (1993) de Franco Zeffirelli.