Petite série B essentiellement destinée au marché de la VOD, The Demon Inside (The Assent) bénéficie d’une sortie en salle en France pour des frissons bon marché destinés aux adolescents et aux amateurs d’exorcisme.
Synopsis : Après trois années passées en prison pour la mort d’un enfant lors d’une séance d’exorcisme qui a mal tournée, le Père Lambert cherche sa rédemption auprès de Joel, un jeune père de famille qui soupçonne son fils d’être possédé…
© Boom Done Productions; Alba Films
Critique : Si on écarte les films surnaturels de Warner et James Wan, le grand écran avait quasiment abandonné la thématique de la possession maléfique, laissant ce sous-genre horrifique proliférer en DVD et VOD sous les titres de L’exorcisme de… Il est donc intrigant de voir débarquer en France, en 2020, The Demon inside qui redonne un air de début des années 2010, où le gros des sorties d’épouvante jouait sur des rouages bien connus depuis le diabolique classique de William Friedkin, The Exorcist, qui avait pulvérisé les records au début des années 70, laissant le Mal prospérer à l’écran pendant des décennies.
The Demon Inside, un film d’exploitation pas désagréable pour adolescents
Jouant sur les différentes étapes de la possession démoniaque jusqu’à une troisième marche dite de consentement, où l’esprit et le corps s’abandonnent totalement à l’entité malfaisante, le film s’intitule justement The Assent, à l’étranger, c’est-à-dire le consentement. Voir et consentir… Cette production internationale demandera un effort particulier aux amateurs exigeants car elle s’adresse essentiellement à un public adolescent dont l’expérience se résume aux productions Netflix et à quelques VOD vite torchées. La réalisation efficace diffuse des images troublantes de créatures dignes de l’esprit de Lovecraft qui peuvent faire leur effet, mais ne sont pas toujours utilisées dans tout leur potentiel.
© Boom Done Productions; Alba Films
Le potentiel, c’est sûrement là où le bât blesse. Les acteurs sont bons. On citera le vétéran et pote de John Carpenter, Peter Jason, en exorciseur peu orthodoxe ; Florence Faivre, au rôle trouble qu’elle sait rendre ténébreux et pervers ; et Robert Kazinsky que l’on retrouve enfin en lead, après une décennie passée à faire des apparitions dans des blockbusters qui ne mettaient pas suffisamment son talent en perspective. Mais, tristement, beaucoup de situations stéréotypées et de rôles incongrus (la nounou qui voit très vite le Malin lors d’un repas qui tourne mal avec son boss mal luné et son rejeton effronté, et qui court chercher le secours de l’Église…) démontrent une facilité d’écriture.
Dans la maison du papa esseulé, veuf qui doit combattre la maladie mentale et craint de voir la garde de son fils lui être retirée, on apprécie surtout la peinture sociale, celle d’une lutte pour garder l’esprit clair et ne pas perdre l’être cher, peut-être plus que la partie horrifique, même si quelques beaux effets et une ambiance glauque peuvent légitimer la présence du film en salle. Les ados en groupe apprécieront. Les adultes, eux, se contenteront de regarder l’affiche qui est plutôt du plus bel effet.
Sorties du 22 juin 2020 (réouverture des cinémas suite à la crise du COVID-19)
© Boom Done Productions; Alba Films
