Feel-good movie qui fonctionne bien, Fisherman’s Friends n’a rien d’original à proposer si ce n’est une histoire agréablement contée et des acteurs au diapason. Joyeux et léger.
Synopsis : Danny, un producteur de musique londonien branché se rend en Cornouailles pour un enterrement de vie de garçon. Quand son patron et ami lui lance le défi de faire signer un contrat aux pécheurs du coin pour un album de chants de marins, Danny tombe dans le panneau. Bien loin de ses repères citadins, il tente tant bien que mal de gagner la confiance de cet improbable boys band, qui accorde plus d’importance à l’amitié qu’à la célébrité.
Un film typique du cinéma social à l’anglaise
Critique : Depuis le milieu des années 90, les Britanniques sont des pourvoyeurs de feel-good movies basés sur des faits réels liés à des thèmes sociétaux. On se souvient dans le genre des Virtuoses (Herman, 1996), mais aussi du triomphe international des Full Monty (Cattaneo, 1997). On ne compte plus les titres dans un style qui est quasiment devenu un genre en soi : Billy Elliot (Daldry, 2000), Calendar Girls (Cole, 2002), Une belle journée (Dellal, 2005) ou encore We Want Sex Equality (Cole, 2010) font partie des titres les plus connus chez nous.
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Il n’est donc pas étonnant que les producteurs anglais s’emparent de l’histoire assez incroyable des Fisherman’s Friends, groupe de chants traditionnels amateur qui a été repéré au début des années 2010 par la maison de disques Island Records et qui a cartonné outre-Manche. Détenteur d’un disque d’or, le groupe amateur formé de véritables pêcheurs est ainsi l’unique boys band folk a avoir intégré le top 10 des meilleures ventes de disques au Royaume-Uni. Phénomène purement anglo-saxon, les Fisherman’s Friends demeurent inconnus dans nos contrées, mais les scénaristes Nick Moorcroft, Meg Leonard et Piers Ashworth se sont débrouillés pour donner une forme universelle à cette histoire.
Une comédie légère et pétillante
Dans Fisherman’s Friends, ils reprennent donc tous les passages obligés du genre, en commençant par la description attentive d’une petite communauté de pêcheurs aux mœurs rudes, mais dont le sens de la solidarité n’est pas une vaine chimère. A partir d’un quiproquo, ils poussent un représentant d’une maison de disques, incarné avec talent par Daniel Mays – découvert dans le chef d’œuvre de Mike Leigh All or Nothing – à convaincre les amateurs de venir enregistrer une démo à Londres.
A cela se mêle également l’intégration progressive de l’étranger au cœur de la communauté, ainsi qu’une histoire d’amour joliment amenée. Fisherman’s Friends ressemble alors à s’y méprendre au film L’Anglais qui gravit une colline mais descendit une montagne (Monger, 1995) avec Hugh Grant. Autant dire qu’il n’y a donc rien de bien nouveau dans ce long-métrage qui suit une charte établie depuis plusieurs décennies. Toutefois, cela n’empêche nullement d’y prendre plaisir puisque l’ensemble s’appuie sur des dialogues percutants qui sont souvent très drôles. De même, les situations assez variées permettent d’alterner rires et émotion dans un va-et-vient permanent qui séduit indubitablement.
Un très beau succès britannique passé inaperçu en France
Mais l’ensemble ne serait pas aussi réussi sans l’apport des comédiens, tous remarquables. On signalera notamment les belles prestations de James Purefoy, David Hayman et de Daniel Mays. On apprécie également le franc-parler d’une Maggie Steed au top. Le tout est mis en boite de manière très classique par Chris Foggin dont c’est le deuxième long-métrage après l’inédit Kids in Love (2016). Aucune prise de risques dans cette réalisation qui s’appuie donc essentiellement sur la force de son scénario et l’alchimie de l’ensemble du casting.
Très beau succès au Royaume-Uni lors de sa sortie en 2019, Fisherman’s Friends est arrivé à la 42ème place du box-office annuel avec plus de 9 millions de dollars de recettes pour un budget moindre. Ce résultat a poussé le distributeur français Alba Films à proposer Fisherman’s Friends dans nos salles en juillet 2021. Pourtant, avec son titre britannique qui n’évoque rien aux Français et une affiche repoussoir, le film a été une bien mauvaise affaire. Ils n’ont été que 24 000 spectateurs à faire le déplacement dans tout l’Hexagone, et seulement 2 900 Parisiens dans une combinaison pourtant large de 231 cinémas. La chute à 3 472 marins sur 180 sites en 2e semaine, a transformé l’exploitation en naufrage absolu avec une moyenne abyssale de 19 spectateurs par écran et donc moins de 3 spectateurs par jour par cinéma. L’arrivée de la vague Delta de la Covid 19 et l’imposition du “pass” vaccinal conduiront tout au long du mois de juillet à vider les multiplexes qui peinaient à retrouver leur audience.
Cela n’a pas empêché les Britanniques de mettre en boite un deuxième volet bien nommé (Fisherman’s Friends 2).
Critique de Virgile Dumez
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Création : SIlenzio / © Fisherman Films Limited 2019
