Réalisateur, producteur et scénariste australien, Roger Donaldson est né en Australie, mais il s’installe dans sa jeunesse en Nouvelle-Zélande. Il débute sa carrière à l’aube des années 70 à la télévision pour laquelle il réalise des spots publicitaires, mais également des documentaires, dont un consacré à Burt Munro, personnage dont il signera bien plus tard un biopic avec Anthony Hopkins.
Roger Donaldson, réalisateur venu des antipodes
Après avoir signé plusieurs épisodes de séries télévisées durant les années 70, Roger Donaldson passe au long de cinéma en 1977 avec Sleeping Dogs qui plonge Sam Neill dans un État futuriste à forte tendance fasciste. Malgré de bons échos de la critique, le film ne marche pas vraiment et ne sort même pas en France. Par contre, il est officiellement le tout premier film néo-zélandais à être distribué aux États-Unis. Après une longue pause de trois ans, Roger Donaldson peut enfin tourner un moyen-métrage indépendant intitulé Nutcase (1980), puis le thriller néo-zélandais Smash Palace (1981), toujours inédit chez nous.
Les débuts d’une riche carrière hollywoodienne
Pendant ce temps, le réalisateur David Lean a tenté de monter un ambitieux projet dont le sujet est la révolte du Bounty. Le producteur Dino De Laurentiis investit beaucoup d’argent dans la préproduction, mais finalement, le film tombe à l’eau. Se souvenant de Sleeping Dogs (1977), il demande à Roger Donaldson de réaliser ce qui deviendra donc Le Bounty (1984) avec Mel Gibson, opposé à Anthony Hopkins. Porté par des images magnifiques et la musique de Vangelis, Le Bounty est une réussite formelle qui essuie pourtant un échec commercial cinglant avec seulement 8 millions de dollars de recettes nord-américaines pour un budget astronomique de 25 millions de billets verts. La France n’est guère plus intéressée avec 382 770 spectateurs. Le public de Mel Gibson ne s’est pas déplacé.
Peu importe, désormais, Roger Donaldson s’installe durablement à Hollywood et devient un yes man chargé de mener à bien des projets porteurs. Il enchaîne avec Marie (1985) qui est un biopic judiciaire porté par Sissy Spacek. Le film demeure inédit en France. Le projet suivant est davantage couronné de succès puisqu’il s’agit du thriller Sens unique (1987) qui met en vedette Kevin Costner sortant à peine du triomphe des Incorruptibles (De Palma, 1987). Le thriller est une bonne affaire aux États-Unis et obtient également un honorable succès en France avec 540 471 amateurs de polars tendus.
Donaldson s’affirme en tant que yes man
Toujours prêt pour s’affirmer au box-office, Donaldson accepte de diriger la jeune star Tom Cruise dans la comédie Cocktail (1988) qui dispose d’un budget de 20 M$ (soit 46.3 M$ au cours de 2021). Le métrage engrange 171 M$ dans le monde, soit près de 400 M$ au cours ajusté de 2021. En France, Tom Cruise déplace 1,4 M de jeunes spectateurs dans les salles.
Désormais bankable, Roger Donaldson continue à œuvrer dans la comédie, mais cette fois-ci avec Robin Williams pour Cadillac Man (1990). Si les résultats demeurent positifs aux États-Unis, bien que décevants, le long-métrage est un bide sévère en France avec seulement 163 736 spectateurs égarés.
Des années 90 en dents de scie
Puis, revenant au thriller, Roger Donaldson livre Sables mortels (1992) avec Mickey Rourke. Le flop est total, aussi bien aux États-Unis qu’en France où quasiment personne (58 379 ensablés) ne voit le film, par ailleurs médiocre. On pense alors à lui pour tourner le remake d’un classique des années 70 de Sam Peckinpah. La version 1994 de Guet-apens propose Alec Baldwin et Kim Basinger comme couple glamour. Pourtant, le coup marketing ne prend pas et Guet-apens n’intéresse pas grand-monde, y compris en France avec seulement 483 082 tickets vendus.
Finalement, c’est dans un genre où on ne l’attendait pas que Roger Donaldson se refait une santé : la science-fiction horrifique. Il tourne ainsi La mutante (1995) qui a coûté 35 millions de dollars (soit 63 M$ de 2021) et en rapporte plus de 113 M$ à l’international (soit 203,9 M$ de 2021). La France accueille le film honorablement avec 627 887 clients. Ce beau succès permettra de développer une franchise à laquelle Roger Donaldson n’est aucunement associé et qui révèle au monde la beauté plastique de Natasha Henstridge.
A nouveau sollicité par les studios pour des projets de plus grande envergure, Roger Donaldson s’engouffre dans le revival du film catastrophe avec le médiocre Le pic de Dante (1997) avec Pierce Brosnan. Le budget s’élève à 116 M$ (198,2 M$ de 2021) et rapporte 178,1 M$ (304,3 M$ de 2021) dans le monde. La déception est de taille aux États-Unis, mais les Français sont tout de même 1 394 781 à succomber aux sirènes du volcan mou du genou.
Les années 2000 : entre échecs et déceptions
Roger Donaldson s’octroie ensuite une pause et revient avec un film historique plus sérieux – et nettement plus maîtrisé également – intitulé Treize jours (2000). Il y retrouve Kevin Costner pour raconter en détails la crise des missiles de Cuba en 1962. Malheureusement, le film est un gros échec aux États-Unis et les Français ne le calculent pas (111 834 spectateurs pour un sujet trop américain).
Cet échec éloigne à nouveau Donaldson des plateaux durant trois ans. Il revient avec un film commercial intitulé La recrue (2003), basé sur l’affrontement entre Al Pacino et Colin Farrell, suite au renvoi de son confrère James Foley. Le métrage ne rencontre guère d’écho au box-office américain et le score de 576 599 spectateurs français est également moyen pour un film tout à fait dispensable.
Finalement, Roger Donaldson choisit de retourner en Nouvelle-Zélande en embarquant avec lui Anthony Hopkins. En 2005, il livre ainsi son biopic sur Burt Munro qui gagne de nombreux prix en Océanie. Le film, très classique, ne fonctionne pas aux États-Unis – ce qui était prévisible – et les Français le boudent avec seulement 36 516 fans de vitesse.
Le réalisateur un peu à l’abandon trouve à nouveau des financements au Royaume-Uni et réalise ainsi Braquage à l’anglaise (2008) avec en vedette Jason Statham. Sans être un triomphe, le film compte parmi les petits succès du cinéaste, y compris en France où 559 976 cambrioleurs se sont rendus dans les salles.
Séries B et retour en Nouvelle-Zélande
Après un passage par le court-métrage, le cinéaste des antipodes s’enterre avec un produit de série B pour Nicolas Cage intitulé Le pacte (2011). Le long-métrage est un gros échec au box-office américain et les Français sont un peu plus généreux avec 526 681 tickets vendus. Désormais âgé, Donaldson est toutefois encore sollicité pour diriger Pierce Brosnan dans The November Man (2014) qui connaît une carrière satisfaisante aux States, mais s’effondre en France avec 150 970 fans de thriller arthritique.
Depuis, Roger Donaldson est retourné en Nouvelle-Zélande pour réaliser un documentaire éponyme sur le coureur McLaren (2017). Il travaille actuellement à de nouveaux projets qu’il tente de développer en Nouvelle-Zélande.