Peter Jackson

Réalisateur, Scénariste, Producteur
Affiche française de Le Seigneur des anneaux : Le retour du roi de Peter Jackson

Personal Info

  • Nationalité : Néo-zélandais
  • Date de naissance : 31 octobre 1961 à Pukerua Bay (Nouvelle-Zélande)
  • Crédits visuel : Copyright Metropolitan FilmExport

Biographie

Note des spectateurs :

Le jeune Néo-Zélandais, auteur de petits films trash et gore, est devenu un cinéaste reconnu dans le monde entier. Maître mot d’une filmographie généreuse : la passion.

Le 31 octobre 1961 est un jour doublement important pour la ville de Wellington (Nouvelle-Zélande). Tout d’abord, la fête d’Halloween bat son plein et dans le même temps naît le petit Peter Jackson, signe d’un avenir placé sous le sceau du fantastique. Alors qu’il n’a que huit ans, ce dernier reçoit pour Noël une caméra Super 8 qui révolutionne son existence. Autre bouleversement pour le jeune Peter, la vision du King Kong de 1933 qui lui donne immédiatement le goût du cinéma fantastique.

Les débuts sous le signe du cinéma trash

En 1983, alors qu’il alterne les petits boulots, il s’achète une caméra 16 mm afin de réaliser de petits films gore, genre alors très en vogue et qui permet de s’exprimer à peu de frais. C’est le début de l’aventure Bad Taste (1987), un métrage tourné caméra à l’épaule avec deux ou trois bouts de ficelles durant le week-end, avec des potes. Le système D prime avant tout, allié à un grand sens des effets spéciaux.

Braindead, l'affiche

© 1992 WingNut Films / Affiche : DIC Audiovisuel. Tous droits réservés.

C’est le premier tournage marathon du cinéaste puisque la production artisanale du film s’est étalée sur quatre longues années. Le résultat final est un délire particulièrement dégoûtant et trash, d’un mauvais goût incroyable. On y déguste par exemple de la cervelle à la petite cuillère. Contre toute attente, le film est présenté au Festival du cinéma fantastique de Paris où il gagne un prix, ce qui inaugure la carrière internationale de cette œuvre, devenue culte depuis.

Pourtant, le cinéaste allait prouver qu’il est capable d’aller bien plus loin dans le trash avec une version crade des Muppets nommée Les Feebles (1989). Le pari est encore plus difficile à tenir puisqu’il s’agit d’un métrage entièrement tourné avec des marionnettes. Jackson va encore une fois très loin en filmant des personnages plus monstrueux les uns que les autres dans des situations scabreuses et souvent vomitives. L’ensemble est donc parfaitement jubilatoire pour les amateurs de mauvais goût et d’humour salace. De quoi faire pâlir le moindre critique dit “sérieux”.

Dès lors, le cinéaste n’a qu’un seul désir : mettre en scène LE film gore ultime, celui qui resterait indépassable pendant des décennies. Braindead (1992) est un monument de mauvais goût totalement radical, un jet de vomi sur l’écran immaculé de nos salles obscures. Au bout d’une heure de film, il ne reste plus une parcelle d’image qui ne soit pas rouge sang. Un tel déluge gore est forcément accompagné d’un solide sens de l’humour, sans quoi le spectacle serait proprement insupportable.

Une percée vers un cinéma plus respectable au milieu des années 90

Ayant conscience d’avoir atteint son objectif, le jeune Jackson prend la décision d’adoucir son cinéma et de changer de voie. Il s’intéresse alors à un fait divers qui a marqué la Nouvelle-Zélande : deux jeunes filles, liées par des sentiments troubles, s’inventent un monde imaginaire et deviennent criminelles. Créatures célestes (1994) est un choc visuel grâce à de superbes effets spéciaux qui permettent au cinéaste de matérialiser les fantasmes des deux jeunes criminelles. Mais surtout, Jackson parvient à nous rendre sympathiques ses deux héroïnes, avant qu’elles ne commettent l’irréparable. Dès lors, la critique plus sérieuse commence à s’intéresser à ce maître du gore qu’elle regardait jusqu’alors avec condescendance.

En 1995, Jackson fait à nouveau parler de lui puisqu’il exhume d’un passé lointain l’œuvre d’un cinéaste néo-zélandais maudit nommé Colin McKenzie. Ce dernier aurait inventé toutes les bases du langage cinématographique, mais une malédiction a entraîné son œuvre dans les limbes de l’oubli. Le documentaire Forgotten Silver (1995) passionne les spectateurs néo-zélandais et de nombreux historiens du cinéma commencent à revoir leur copie, avant que Peter Jackson n’annonce le pot aux roses : son documentaire est un canular. Il reçoit alors de très nombreuses lettres d’injures puisqu’il vient de fouler au pied la fierté du peuple néo-zélandais.

Le metteur en scène est alors contacté par Robert Zemeckis, cinéaste hollywoodien qui veut produire son prochain long métrage. Jackson impose que son film soit tourné en Nouvelle-Zélande, où les coûts seront moins élevés, argument qui convient à n’importe quel producteur digne de ce nom. Fantômes contre fantômes (1996) se révèle être un excellent divertissement, magistralement mis en scène, alternant scènes comiques et moments horrifiques. Pourtant, le public ne suit pas et le film est un échec au box-office.

L’incroyable aventure du Seigneur des anneaux

Dès lors, pourquoi confier un budget énorme à un cinéaste qui n’a jamais connu de francs succès ? Tout simplement parce que les producteurs ont aimé son travail et ont été impressionnés par la faiblesse des coûts de production en Nouvelle-Zélande. Jackson réussit à convaincre le studio New Line d’investir plusieurs millions de dollars dans la réalisation d’une œuvre monumentale, réputée inadaptable : Le seigneur des anneaux (2001-2003). Le travail effectué est titanesque puisqu’il s’agit de réaliser trois films d’environ trois heures chacun. Neuf heures d’images, toutes plus grandioses les unes que les autres, comprenant chacune de multiples effets spéciaux, composent cette trilogie gargantuesque, qui n’a pas toujours fait l’unanimité quant à sa pertinence, mais dont tout le monde a salué la cohérence artistique.

Fin 2005, Peter Jackson referme la boucle en réalisant son rêve de gosse, à savoir tourner sa version du mythe de King Kong dans son propre pays. Celui qui n’a pas réussi à entrer aux studios de Wellington à l’âge de dix-sept ans obtient sa revanche puisqu’il tient désormais dans ses seules mains la totalité de l’industrie cinématographique de Nouvelle-Zélande. Le petit gosse qui s’amusait avec sa caméra Super 8 a grandi et est devenu un monstre sacré du cinéma, en ne perdant jamais de vue l’essentiel : la passion.

Un cinéaste coincé entre blockbusters monumentaux et documentaires

Après l’expérience de King Kong (2005), Peter Jackson revient à un cinéma plus modeste avec Lovely Bones (2009) qui révèle le talent de Saoirse Ronan. Malheureusement, le métrage n’est pas une franche réussite artistique et s’avère également un échec commercial. Finalement, cela encourage Peter Jackson à revenir visiter l’œuvre de Tolkien à travers une nouvelle trilogie de films titanesques autour du personnage du Hobbit. Entre 2012 et 2014, Peter Jackson tourne ainsi Un voyage inattendu, La désolation de Smaug et La bataille des cinq armées. Le résultat final fait moins consensus que la première trilogie des années 2000, mais le succès reste considérable.

Le Hobbit, la désolation de Smaug, l'affiche

© 2013 Metro-Goldwyn-Mayer (MGM) – New Line Cinema – WingNut Films / Affiche : Statement Advertising. Tous droits réservés.

En 2018, Peter Jackson décide de n’être que le producteur de Mortal Engines (Rivers), mais la production de plus de 100 millions de dollars est un pur accident industriel qui n’amasse que 83 millions de billets verts dans le monde entier. Un désastre absolu qui rebat les cartes.

Il se change les idées en tournant un documentaire destiné à célébrer le centenaire de la Première Guerre mondiale. Pour les soldats tombés (2018) intéresse 30 653 historiens lors de sa sortie confidentielle en salles en France.

On retrouve donc Peter Jackson quelques années plus tard à la tête d’un nouveau documentaire monumental de plus de six heures divisé en trois parties intitulé The Beatles : Get Back. Le documentaire télévisuel est notamment diffusé sur Disney+ et permet de voir le groupe mythique des années 60 en pleine création de ce qui sera leur dernier album en commun.

Parallèlement, Peter Jackson travaille sur une suite des aventures de Tintin dont le premier volet était signé Spielberg.

Virgile Dumez

Filmographie :

Réalisateur (longs-métrages de cinéma uniquement) :

  • 1987 : Bad Taste
  • 1989 : Les Feebles (Meet the Feebles)
  • 1992 : Braindead (Dead Alive)
  • 1994 : Créatures célestes (Heavenly Creatures)
  • 1995 : Forgotten Silver (coréalisé par Costa Botes)
  • 1996 : Fantômes contre fantômes (The Frighteners)
  • 2001 : Le Seigneur des anneaux : La Communauté de l’anneau (The Lord of the Rings : The Fellowship of the Ring)
  • 2002 : Le Seigneur des anneaux : Les Deux Tours (The Lord of the Rings : The Two Towers)
  • 2003 : Le Seigneur des anneaux : Le Retour du roi (The Lord of the Rings : The Return of the King)
  • 2005 : King Kong
  • 2009 : Lovely Bones (The Lovely Bones)
  • 2012 : Le Hobbit : Un voyage inattendu (The Hobbit : An Unexpected Journey)
  • 2013 : Le Hobbit : La Désolation de Smaug (The Hobbit : The Desolation of Smaug)
  • 2014 : Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées (The Hobbit : The Battle of the Five Armies)
  • 2018 : Pour les soldats tombés (They Shall Not Grow Old) (documentaire)
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