En parallèle à une brillante carrière théâtrale, Maurice Bénichou avait incarné avec talent des seconds rôles à l’écran, notamment pour Jean-Pierre Jeunet et Michael Haneke.

Maurice Bénichou restera dans la mémoire des cinéphiles grâce à deux rôles qui ont marqué les cinéphiles : le propriétaire de la boîte à souvenirs dans Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain (2001) de Jean-Pierre Jeunet et l’inquiétant Majid dans Caché (2005) de Michael Haneke, qui lui valut une nomination au César du meilleur acteur dans un second rôle.

Sa filmographie est pourtant riche, et le comédien a brillé dans de nombreux films parmi lesquels Les Camisards (1972) de René Allio, Un éléphant ça trompe énormément (1976) d’Yves Robert, La Fracture du myocarde (1990) de Jacques Fansten, L’Homme est une femme comme les autres (1998) de Jean-Jacques Zilbermann, Drôle de Félix (2000) d’Oliver Ducastel et Jacques Martineau, C’est le bouquet (2002) de Jeanne Labrune, ou Boxes (2007) de Jane Birkin. Il a aussi tourné avec Losey, Verneuil, Zidi, et prêté sa voix au rabbin dans Le Chat du rabbin (2011) d’Antoine Delesvaux et Joann Sfar. L’un de ses derniers rôles était celui de l’avocat Jacques Vergès dans Omar m’a tuer (2011) de Roschdy Zem.

Maurice Bénichou avait également connu une carrière théâtrale prolifique depuis 1968, collaborant avec Patrice Chéreau, Jean-Pierre Vincent, Roger Planchon, Peter Brook et autres pointures des planches. Il était lui-même un metteur en scène de talent, dont le plus grand succès public fut l’adaptation d’Une absence de Loleh Bellon, montée en 1988 au Théâtre des Bouffes-Parisiens, avec Suzanne Flon.

Gérard Crespo