Martine Carol

Actrice
Affiche de Lola Montès de Max Ophuls

Personal Info

  • Nationalité : Française
  • Date de naissance : 16 mai 1920 à Saint-Mandé (France)
  • Date de décès : 6 février 1967 à Monte-Carlo (Monaco)

Biographie

Note des spectateurs :

Martine Carol restera pour les cinéphiles l’interprète de Lola Montès. Star éphémère du cinéma français, elle fut torpillée par la grenade Bardot et ne réussit jamais à remonter la pente.

Martine Carol : la star d’une période un peu creuse du cinéma français

Martine Carol fut pendant une demi-décennie la star numéro un du cinéma français, après le triomphe de Caroline chérie (1951) de Richard Pottier, académique production adaptée d’un roman de Cécil Saint-Laurent. Elle était aussi le premier véritable sex-symbol en France, avant d’être détrônée par Brigitte Bardot.

Avant cette période, celle qui était née Marie-Louise Mourer avait tenu des petits rôles dans les années 40, son nom figurant au générique de Voyage surprise (1947) de Pierre Prévert et Les Amants de Vérone (1949) d’André Cayatte.

Un sens aigu de la publicité, une fausse tentative de suicide et un physique avantageux attirèrent l’attention des producteurs qui la propulsèrent tête d’affiche.

Durant ses années de gloire, cette très belle blonde assura le succès de médiocres films en costumes historiques et ou adaptés d’un matériau littéraire, réalisés par Christian-Jaque, son époux d’alors : Lucrèce Borgia (1953), Madame du Barry (1954) et Nana (1955).

Plus intéressants furent Les Belles de nuit (1952) de René Clair ou le méconnu La Pensionnaire (1954) d’Alberto Lattuada.

Plus dure sera la chute

Puis arriva le malentendu Lola Montès (1955) de Max Ophuls. Le film était attendu comme une superproduction de plus exploitant le charme de Martine Carol, à travers le récit d’une femme à scandales. Or l’œuvre se révéla d’avant-garde, déroutant le public de l’époque, même si elle devait assurer la postérité de Martine Carol dans l’histoire du cinéma. L’insuccès de ce chef-d’œuvre mutilé et maudit fut le début du déclin de l’actrice.

La star devint vedette de série B (Nathalie de H. Decoin, 1957), ou ornement de coproductions internationales (Le Tour du monde en 80 jours de M. Anderson, 1956), avant d’espacer ses apparitions, éclipsée par BB et minée par la dépression nerveuse et des problèmes personnels.

Les années 60 reflétèrent une lente agonie, de come-back sans lendemain aux échecs commerciaux de films ratés, même si l’actrice s’en sortait plutôt bien dans les honorables Austerlitz (1960) d’Abel Gance, Vanina Vanini (1961) de Roberto Rossellini ou Le Cave se rebiffe (1961) de Gilles Grangier.

Lucide sur sa carrière, elle avait livré un témoignage émouvant et intelligent dans l’émission documentaire Les Femmes aussi, réalisée en 1966 pour l’ORTF par Eliane Victor.

Le 6 février 1967, alors qu’elle se trouvait à Monaco pour un gala, Martine Carol fut découverte morte par son dernier mari, le milliardaire Mike Eland : une crise cardiaque, provoquée par un excès supposé de barbituriques.

Gérard Crespo

Crédit affiche et photo : Copyright Les films du Jeudi

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