Acteur français, Lucien Callamand débute au cinéma et au théâtre en 1909. Sur scène, il est surtout actif jusqu’au milieu des années 1920, notamment avec son entrée à la Comédie-Française.
Une carrière discrète mais prolifique pendant soixante ans
Au grand écran, il est d’abord crédité sous le nom de Paul Lack, et joue dans de nombreuses bandes muettes. Albert Capellani est le réalisateur qui fait le plus appel à lui, de L’assommoir (1909) au Pain des petits oiseaux (1911). Lucien Callamand passe même à la réalisation avec une série de courts métrages où il se met en scène avec le personnage d’Agénor. Le public le retrouve dans d’autres productions dont Le roman d’un spahi (1914) de Henri Pouctal et Son premier film ou Le gardien du sérail (1926) de Jean Kemm.
L’arrivée du parlant est une aubaine pour Callamand, le cinéma devenant friand de comédiens issus du théâtre. Il tourne beaucoup pendant trois décennies, même s’il est voué aux petits rôles, à l’instar d’un Paul Azaïs ou d’un Maupi. Il apparaît en jardinier dans Un trou dans le mur (1930) de René Barberis, quartier-maître dans Marius (1931) d’Alexander Korda, portier dans Vous serez ma femme (1932) de Serge de Poligny, adjudant dans La garnison amoureuse (1933) de Max de Vaucorbeil, ou secrétaire dans L’or dans la rue (1934) de Kurt Bernhardt. Il enchaîne en inspecteur de police dans Divine (1935) de Max Ophüls, maître d’hôtel dans Quand minuit sonnera (1936) de Léo Joannon, ou valet de chambre dans Abus de confiance (1937) de Henri Decoin. Maurice Tourneur, Abel Gance et Augusto Genina, entre autres, font appel à ses services.
Lucien Callamand, l’éternel second rôle
Sous le cinéma de l’Occupation, Lucien Callamand est toujours actif, colonel aviateur dans La fille du puisatier (1940) de Marcel Pagnol, ou ordonnateur dans Un chapeau de paille d’Italie (1941) de Maurice Cammage. Il tourne aussi avec Yves Allégret, Jean Delannoy et Marcel L’Herbier. L’après-guerre voit toujours Lucien Callamand au générique de films, régisseur dans Le chanteur inconnu (1946) d’André Cayatte, juge dans Les trafiquants de la mer (1947) de Willy Rozier, prof de maths dans L’école buissonnière (1948) de Jean-Paul Le Chanois, ou ministre dans Millionnaires d’un jour (1949) d’André Hunebelle.
Le public du samedi soir guette encore ses apparitions pittoresques dans les années 50. Lucien Callemand se retrouve portier dans Amour et compagnie (1950) de Gilles Grangier, maréchal dans Fanfan la tulipe (1951) de Christian-Jaque, notaire dans L’étrange désir de Monsieur Bard (1954) de Géza von Radványi, actionnaire dans La madone des sleepings (1955) de Henri Diamant-Berger, touriste dans Et Dieu… créa la femme (1956) de Roger Vadim, directeur d’école dans Le cas du docteur Laurent (1957) de Jean-Paul Le Chanois, ou patient de dentiste dans Voulez-vous danser avec moi ? (1959) de Michel Boisrond.
L’acteur ralentit le rythme des tournages à la décennie suivante et ne joue que dans sept longs métrages, dont le méconnu Piège pour Cendrillon (1965) d’André Cayatte, dans le rôle d’un médecin antibois. Lucien Callamand poursuit son activité professionnelle jusqu’en 1968, année de sa mort à l’âge de 80 ans.
