Acteur américain, Lee Marvin est né dans une famille aisée de New York, avec un père directeur de publicité et une mère journaliste de mode. Enfant, le petit Lee Marvin se fait renvoyer de nombreuses écoles pour indiscipline. Finalement, en 1942, il s’engage dans les Marines et part combattre dans le Pacifique. Là, il est gravement blessé en 1944 à la colonne vertébrale et doit rester un an à l’hôpital militaire.
Un acteur de second rôle marquant
A son retour aux Etats-Unis, il devient plombier. Lors d’une intervention dans un théâtre, on lui offre un rôle de figurant qu’il accepte et qui va lui donner le virus de la comédie. Lee Marvin entre alors à l’American Theater Wing, interprète de nombreux rôles Off-Broadway, avant d’arriver à jouer le long de l’illustre avenue en 1951. Il y joue la pièce Billy Budd de Herman Melville.
Toutefois, Lee Marvin tente sa chance au cinéma et s’exile à Hollywood où il commence à apparaître dans des rôles secondaires dans Duel sans merci (Siegel, 1952), L’expédition du fort King (Boetticher, 1953). Il tient ses premiers rôles marquants en 1953. Ainsi, il glace les sangs dans Règlement de comptes (Lang, 1953) où il lance du café brûlant au visage de Gloria Grahame. La même année, il interprète un motard dans L’équipée sauvage (Benedek, 1953) qui rencontre un énorme succès. A partir de là, son étoile ne va cesser de monter avec Ouragan sur le Caine (Dmytryk, 1954), Les inconnus dans la ville (Fleischer, 1955) où il est un implacable pilleur de banque, puis La peur au ventre (Heisler, 1955).
Lee Marvin joue encore dans le chef d’œuvre de Robert Aldrich Attaque ! (1956). Toutefois, comme on lui propose toujours des seconds rôles, il tente de s’imposer à la télévision à la fin des années 50. Alors que Lee Marvin semble condamné à jouer les seconds rôles toute sa vie, John Ford lui offre le rôle-titre de son film magnifique L’homme qui tua Liberty Valance (Ford, 1962). Il le reprend pour un second rôle dans La taverne de l’Irlandais (Ford, 1963), mais on retiendra surtout sa prestation dans l’excellente série B À bout portant (Siegel, 1964) qui en fait une star du film d’action hardboiled.
Le succès et les emplois de premier plan dans les années 60-70
En 1965, Lee Marvin connaît enfin la consécration en jouant un ivrogne dans le western parodique Cat Ballou (Silverstein, 1965) qui connaît un énorme succès dans les salles américaines et lui permet d’obtenir un Oscar du meilleur acteur. Dès lors, il continue à officier en tant que dur du cinéma américain dans des films comme Les professionnels (Brooks, 1966) et surtout Les douze salopards (Aldrich, 1967) qui en font une star du film d’action à part entière. En 1967, il accepte de jouer en vedette dans l’excellent Le point de non-retour du Britannique John Boorman, qu’il retrouve ensuite sur Duel dans le Pacifique (Boorman, 1968). Deux œuvres ambitieuses qui font oublier d’autres films moins réussis.
Il incarne ensuite le rôle-titre de Monte Walsh (Fraker, 1970), retrouve Robert Aldrich sur le moyen L’empereur du Nord (1973), puis Richard Fleischer pour Du sang dans la poussière (1974).
La star du film d’action à forte dose de testostérone
L’acteur vieillissant tourne alors dans des films quelque peu démodés comme Parole d’homme (Hunt, 1976) et Un cow-boy en colère (Taylor, 1976). Après un Avalanche Express (Robson, 1979) dispensable, il joue dans l’excellent Au-delà de la gloire (Fuller, 1980). Lee Marvin donne encore la réplique à Charles Bronson dans Chasse à mort (Hunt, 1981) et incarne un Américain dans Gorky Park (Apted, 1983), polar en terre soviétique. Grand admirateur de l’acteur, le réalisateur français Yves Boisset l’engage pour son polar du terroir Canicule (1984) qui dépasse le million d’entrées en France.
Enfin, Lee Marvin accepte de reprendre son rôle dans un téléfilm intitulé Les douze salopards 2 (1985), avant d’achever sa carrière pour le compte de la Cannon avec Delta Force (Golan, 1986). Malheureusement, Lee Marvin est victime d’une crise cardiaque fatale en 1987 à l’âge de 63 ans. Il restera comme l’un des grands durs du cinéma hollywoodien sur plusieurs décennies.