Lee Daniels est un cinéaste afro-américain dont la carrière explose en 2009, avec son second long métrage, Precious.
Du cinéma subversif …
Precious, œuvre sociale, forte, que d’aucuns qualifieraient de misérabiliste, mettait en scène la maltraitance familiale envers une adolescente noire des quartiers défavorisés, obèse et séropositive, violée par son père. Gabourey Sidibe en était la révélation ; Mo’Nique interprétait sa marâtre de mère. Présenté à Cannes, dans la section Un Certain Regard, le film obtient deux prix à Sundance (Grand Prix, Prix du Public), deux Oscars (dont un pour Mo’Nique), le Prix du Jury de Deauville… La critique est toutefois divisée tant l’arrière-plan est trash.
Avec son troisième long métrage, Paperboy, Lee Daniels a les honneurs de la compétition officielle à Cannes. Le film, avec Zac Efron, John Cusack, Nicole Kidman, Matthew McConaughey et David Oyelowo, est sulfureux, mais ne rencontre pas le succès escompté. Les critiques sont encore partagées. C’est que Nicole Kidman urine sur son partenaire adolescent à l’écran, issu du Disney Channel. Il fallait l’oser.
Au cinéma académique…
En 2013, Lee Daniels réalise son plus gros succès public avec Le majordome, interprété par Forest Whitaker, Oprah Winfrey et John Cusack. Loin de l’esprit provocateur de ses deux œuvres précédentes, il officie dans l’académisme. Le film dépasse les 100$ au box-office local. Les critiques ne sont pas pour autant dithyrambiques et logiquement le film ne parvient pas à se frayer un chemin jusqu’aux Oscars.
Lee Daniels devient un auteur trop classique
Après une décennie de succès à la télévision (il est derrière les succès des séries Star et Empire, qui remplissent son emploi du temps entre 2015 et 2020), il revient au cinéma pour célébrer Billie Holiday, avec un biopic, Billie Holiday, une affaire d’État, diffusé sur Hulu aux États-Unis, pendant la crise de la Covid-19, en 2021. Les critiques sont par ailleurs moyennes.
Sur son CV, on notera quelques jalons intéressants, comme Purple Rain, avec Prince (il est assistant sur le casting, en 1984). En 2001 il est producteur sur A l’ombre de la haine de Marc Foster, avec Billy Bob Thornton et Halle Berry. Il produit également une œuvre très forte sur la pédophilie d’un point de vue humain, The Woodsman de Nicole Kassell (2004), avec Kevin Bacon : un film indépendant bouleversant sur le droit à l’oubli.
©2012 Paperboy productions, Inc
