Auteur, composition, interprète, acteur, réalisateur et scénariste belge, Jacques Brel est issu d’une famille de la bourgeoisie industrielle. Enfant, il n’aime pas l’école et se fait renvoyer de plusieurs établissements. Le jeune Jacques apprend à jouer du piano en autodidacte. Adolescent, il s’ennuie et commence à écrire des poèmes et des textes. Sans diplôme, il entre dans la cartonnerie familiale et s’y ennuie à pierre fendre. Parallèlement à cette vie monotone, il commence à chanter dans des cabarets et est repéré par la chanteuse Barbara.
Jacques Brel, jeune talent de la chanson francophone
C’est en 1953 que Jacques Brel signe sa première maquette qui parvient à Paris où il est embauché comme chanteur aux Trois Baudets. Les débuts sont difficiles et Brel ne signe un premier 33 Tours qu’en 1955. En 1956, il fait la rencontre du pianiste François Rauber qui va devenir son plus proche collaborateur. Ensemble, ils connaissent le succès en 1956 avec la chanson Quand on n’a que l’amour.
Arrive pour Brel le temps des succès et de la consécration avec des titres aussi forts que Ne me quitte pas, La valse à mille temps, Le plat pays, Amsterdam, Ces gens-là, Jef, Mathilde, Les vieux ou encore La chanson de Jacky.
Brel, un acteur inspiré qui rencontre le succès
Pourtant, alors qu’il est devenu un artiste incontournable de la chanson francophone, Jacques Brel annonce qu’il ne se produira plus sur scène en 1966. Il décide notamment de se lancer dans le cinéma. Ainsi, le cinéaste André Cayatte lui offre le rôle principal de son film Les risques du métier (1967) où il incarne un professeur accusé de pédophilie. Le long-métrage attire 3,5 millions de spectateurs dans les salles et impose le chanteur comme un acteur très crédible.
La même année, il sort d’autres titres importants de son répertoire comme Mon enfance et La chanson des vieux amants. En 1968, il incarne un anarchiste dans Les Anarchistes ou la bande à Bonnot (Fourastié, 1968) dont le tournage est compliqué par les événements du mois de mai. Le métrage est interdit aux moins de 18 ans pour des raisons politiques, ce qui ne l’empêche pas d’attirer plus d’un million de spectateurs dans les salles. La même année, Jacques Brel sort le titre magnifique La quête. L’artiste enchaîne avec L’oncle Benjamin (Molinaro, 1969) qui connaît un autre beau succès avec plus de deux millions de chalands.
Il connaît un semi-échec avec Mont-Dragon (Valère, 1970) et Les assassins de l’ordre (Carné, 1971) qui lui permet toutefois de réaliser un rêve de jeunesse : tourner avec le mythique Marcel Carné.
Jacques Brel, le réalisateur
En 1972, le très ambitieux artiste décide de passer à la vitesse supérieure en écrivant et réalisant son premier long-métrage de cinéaste : Franz (1972) qui reçoit un accueil assez chaleureux des critiques mais s’avère un terrible échec public (392 902 entrées). Finalement, il accepte de tourner avec Claude Lelouch dans L’aventure, c’est l’aventure (1972) où il fait la rencontre de Lino Ventura avec lequel il développe une franche amitié. Le film est un triomphe à 3,8 millions d’entrées. La même année, Brel accepte de jouer face à la débutante Isabelle Huppert dans Le bar de la fourche (Lévent, 1972) qui est un échec public.
Le pire intervient avec sa deuxième et dernière tentative derrière la caméra. Le Far-west (1973) reçoit une volée de bois vert de la part des critiques et connaît un échec cinglant avec seulement 53 151 égarés dans les salles. Finalement, Jacques Brel accepte de jouer L’emmerdeur (Molinaro, 1973) avec son ami Lino Ventura sur un scénario de Francis Veber. Sa prestation en François Pignon a fait rire 3,3 millions de Français.
Un dernier disque génial avant de s’éteindre
Toutefois, à partir de 1974, Jacques Brel se découvre une passion pour la voile et décide de partir sur les mers. C’est aussi à cette date qu’on lui diagnostique un cancer du poumon. Au cours de ses voyages, il choisit de s’installer aux îles Marquises. En 1977, il revient à Paris pour enregistrer son ultime 33 Tours, le génial Les Marquises qui comprend les titres bouleversants Jaurès, La ville s’endormait, Vieillir, Orly, Les remparts de Varsovie, Voir un ami pleurer, Jojo et Les Marquises. Des chefs d’œuvre absolus de la chanson francophone.
Malheureusement, Jacques Brel meurt d’une embolie pulmonaire en 1978. L’artiste génial était âgé de 49 ans.