Acteur russe, Feodor Chaliapin Jr. est le fils du célèbre chanteur d’opéra Fédor Ivanovitch Chaliapine. A partir de 1922, le basse, réputé mondialement, profite d’une tournée européenne pour fuir définitivement la Russie bolchévique. Il s’installe avec sa famille à Paris où Feodor Chaliapin Jr. va chercher à embrasser la carrière d’acteur. Celui-ci commence à tourner dans quelques films muets en Allemagne, dont Volga ! Volga ! (Tourjansky, 1928) ou Le navire des hommes perdus (Tourneur, 1929). Toutefois, le jeune acteur veut tenter sa chance à Hollywood où il joue des petits rôles – souvent des Russes – dans des œuvres comme Amour d’espionne (Ratoff, 1937), Mission à Moscou (Curtiz, 1943), Pour qui sonne le glas (Wood, 1943), La septième victime (Robson, 1943), Scandale à la cour (Lubitsch, Preminger, 1944), Ziegfeld Follies (Minnelli, 1946) et Arc de triomphe (Milestone, 1947).
Après une nouvelle interruption d’une dizaine d’années, on retrouve Feodor Chaliapin Jr. à l’affiche de nombreux films en Italie. Il y reprend son rôle traditionnel de Russe dans Les bateliers de la Volga (Tourjansky, 1959), Les nuits de Raspoutine (Chenal, 1960), Sodome et Gomorrhe (Aldrich, Leone, 1962), Les subversifs (Taviani, 1967), Fellini Roma (Fellini, 1972) ou Vicieuse et manuelle (Rondi, 1976).
Désormais très âgé et marqué par le passage des ans, il est redécouvert par des cinéastes plus jeunes comme Dario Argento (Inferno, 1980) et surtout Jean-Jacques Annaud qui lui offre le rôle du vieux moine aveugle du Nom de la rose (1986) qui restera comme son rôle le plus marquant. Par la suite, on le revoit encore dans Eclair de lune (Jewison, 1987), Sanctuaire (Soavi, 1989), Paganini (Kinski, 1989), Stanley & Iris (Ritt, 1990), La putain du roi (Corti, 1990) et Le cercle des intimes (Konchalovsky, 1991). Il termine sa carrière en 1992 avec Max et Jérémie de Claire Devers dans lequel il joue un vieux gangster mourant.
Feodor Chaliapin Jr. décède la même année à l’âge de 86 ans après avoir traversé un siècle complet de cinéma.
