On doit à Claude Goretta de délicats portraits de personnages de la classe populaire, comme L’invitation (prix du Jury à Cannes en 1973) et La dentellière (1977), avec Isabelle Huppert dans son premier grand rôle.
Claude Goretta débute dans le documentaire pour l’ORTF et la télévision suisse avant de fonder avec quatre autres cinéastes une maison de production nommée « Groupe 5 ». En 1973, il dirige Jean-Luc Bideau et François Simon dans L’invitation, récit d’un modeste employé, qui obtient le prix du Jury au Festival de Cannes.
Claude Goretta devient dès lors, avec Alain Tanner et Michel Soutter, l’un des plus brillants représentants du cinéma suisse, avec une prédilection pour les histoires axées autour de personnages issus de la classe populaire. Pas si méchant que ça (1974), comédie dramatique policière, est portée par Gérard Depardieu et Marlène Jobert.
Mais c’est avec La Dentellière (1977) qu’il connaît son plus grand succès. Adapté du roman de Pascal Lainé (Prix Goncourt), le métrage relate l’histoire d’amour compliquée entre un étudiant aisé (Yves Beneyton) et Pomme, une apprentie coiffeuse introvertie. Modèle de délicatesse et d’analyse psychologique, le film est en outre bien servi par l’interprétation toute en retenue d’Isabelle Huppert, dont c’était l’un des premiers grands rôles à l’écran.
De la décennie suivante, on retiendra La provinciale (1981), dans lequel Nathalie Baye incarne une jeune chômeuse installée à Paris ; et La mort de Mario Ricci (1983), troublante enquête de mœurs qui valut à Gian Maria Volonté le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes.
La suite de sa filmographie rencontre moins d’écho, malgré les qualités que l’on peut trouver à Si le soleil ne revenait pas (1987), avec Charles Vanel, Philippe Léotard et Catherine Mouchet ; ou à ses téléfilms de bonne facture (Sartre, l’âge des passions).