De l’enfant star de Jeux interdits aux rôles pour Truffaut, Blier et Sautet, Brigitte Fossey a été un visage familier du cinéma français, tout en jouant au théâtre et à la télévision.
Du triomphe de Jeux interdits au cinéma des années 70
Brigitte Fossey connaît la célébrité à l’âge de six ans en devenant l’interprète de Jeux interdits (1952) de René Clément, aux côtés du jeune George Poujouly. Après ce triomphe public et critique, de renommée internationale, l’enfant star tourne L’amour d’une mère (1954) de Carlo Borghesio et La route joyeuse (1957) de Gene Kelly. Mais sa famille la remet sur les bancs de l’école et Brigitte Fossey disparaît des écrans. Elle effectue son retour dix ans plus tard en jouant Yvonne de Galais dans Le Grand Meaulnes (1967) de Jean-Gabriel Albicocco. Elle débute également à la scène, où elle sera présente pendant un demi-siècle, collaborant avec Jacques Mauclair, Andréas Voutsinas, Roger Planchon, Jean-Luc Tardieu, Patrice Leconte…
Dans les années 70, Brigitte Fossey devient un visage familier du cinéma français, alternant cinéma d’auteur et films grand public. Elle fait partie du casting féminin de Raphaël ou le Débauché (1971) de Michel Deville, joue un double rôle dans M comme Mathieu (1973) de Jean-François Adam, et se voit séduite par Depardieu et Dewaere dans une scène mémorable des Valseuses (1974) de Bertrand Blier. Elle est nommée au César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Le bon et les méchants (1976) de Claude Lelouch.
Brigitte Fossey, entre scène et écran
Les grands réalisateurs la réclament, comme François Truffaut (L’homme qui aimait les femmes, 1977), Robert Altman (Quintet, 1979) ou Claude Sautet (Un mauvais fils, 1980). Mais l’actrice fait aussi confiance à de jeunes cinéastes, à l’aise dans les ambiances intimistes des Enfants du placard (1977) de Benoit Jacquot, pour lequel elle est nommée au César de la meilleure actrice, ou Mais où est donc Ornicar (1978) de Bertrand Van Effenterre.
Brigitte Fossey incarne ensuite la mère de Sophie Marceau et l’épouse de Claude Brasseur dans La boum (1980) de Claude Pinoteau et sa suite (1982), tout en collaborant avec des réalisateurs aussi divers que Jean-Charles Tacchella (Croque la vie, 1981), Krzysztof Zanussi (L’impératif, 1982), Bernard Stora (Le jeune marié, 1983) ou Jean-Pierre Dougnac (Un amour interdit, 1984). Mais elle ralentit ensuite le rythme des tournages, n’apparaissant que dans cinq longs métrages de 1990 à 2016, de 3615 code Père Noël (1990) de René Manzor à Faut pas lui dire (2016) de Solange Cicurel. Brigitte Fossey pendant cette période s’est davantage consacrée au théâtre et surtout à la télévision, où elle est active depuis 1971 (Les gens de Mogador, Le château des oliviers…).