Asta Nielsen est l’un des premiers sex-symbols européens du cinéma muet. Avec près de 80 films, elle rayonnera en Allemagne.
Asta Nielsen, icone du cinéma muet des années 10 et 20, est célébrée par nos contemporains pour son engagement à être une femme différente à une époque glamour dont elle a su s’extraire, en interprétant des rôles variés, y compris d’hommes, comme dans le Hamlet de Svend Gade et Heinz Schall.
Asta Nielsen dans La Bande à Zapata (Zapatas Bande) de Urban Gad (1913) © Droits réservés
Asta Nielsen, la scandaleuse
L’actrice danoise, orpheline à l’adolescence, fille-mère à 20 ans (elle est née en 1881), est une scandaleuse pour son époque, mais dédiera sa vie à l’art dramatique. Sur les planches, puis au cinéma, elle excelle.
Dans les années 1910, elle rencontre le cinéaste Urban Gad, également neveu de Paul Gauguin et l’épouse. Elle devient un sex-symbol, pionnière d’une sensualité qu’elle maîtrise comme dans L’Abîme en 1910.
Asta Nielsen dans Le Rêve noir (Den sorte Drom) de Urban Gad (1911) © Droits réservés
Populaire en Allemagne où elle fait carrière, la légende du cinéma muet rencontrera la Divine, Greta Garbo dans La rue sans joie de Pabst. Garbo, à la carrière naissante, saura survivre au passage au cinéma parlant. Cela ne sera pas le cas d’Asta Nielsen.
Au début des années 30, l’actrice désormais quinquagénaire s’essaie une fois au cinéma parlant, avec Unmögliche Liebe d’Erich Waschneck, en 1932. Son ultime film, mettant un terme à une carrière riche de dizaines et de dizaines de rôles.
La Fraäulein Julie (1922) se verra solliciter par Goebbels et Hitler. En vain. La fougueuse Asta Nielsen, indépendante dans l’âme, se consacrera à la peinture et rédigera son autobiographie, avant de nous quitter le 24 mai 1972, à l’âge de 90 ans.
En 2022, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé offre aux spectateurs une rétrospective rare, pendant un mois, en collaboration avec Kinothek.
Asta Nielsen dans Loulou (Erdgeist) de Leopold Jessner (1922) © Droits réservés