Arletty

Actrice
Affiche de "Hôtel du Nord" de Marcel Carné

Personal Info

  • Nationalité : Française
  • Date de naissance : 15 mai 1898 à Courbevoie (France)
  • Date de décès : 23 juillet 1992 à Paris (France)
  • Crédit visuel : © 1938 Société d'Exploitation et de Distribution de Films (SEDIF). Tous droits réservés.

Biographie

Note des spectateurs :

« Atmosphère, atmosphère… » Arletty est peut-être la plus grande actrice française de tous les temps, immortalisée par le cinéma de Carné et Prévert.

Une sacrée gueule d’atmosphère

Née Léonie Bathiat, Arletty devient célèbre dans les années 1920, comme mannequin puis meneuse de revue. Sa gouaille est remarquée dans des opérettes et au théâtre de boulevard, dans des pièces de Tristan Bernard ou Yves Mirande. L’arrivée du cinéma parlant ne pouvait que lui être favorable et elle débute au grand écran en 1930. Elle s’y fait remarquer par de piquants seconds rôles de parigote, dactylo dans La douceur d’aimer (1930) de René Hervil, ou chocolatière dans La guerre des valses (1933) de Ludwig Berger et Raoul Ploquin. Elle est également sollicitée par des cinéastes importants, tels Jacques Feyder, Marc Allégret et surtout Sacha Guitry qui lui confie en 1937 les emplois de la femme de chambre dans Désiré et de la reine d’Éthiopie dans Les perles de la couronne. Son personnage de la prostituée Raymonde dans Hôtel du Nord (1938) de Marcel Carné lui vaut un triomphe. Elle y forme un couple désopilant avec Louis Jouvet, à qui elle assène sur le pont du canal Saint-Martin : « Atmosphère, atmosphère…. Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? ».

Les dialogues de Jeanson font mouche et elle éclipse aisément la star du film, Annabella. Le mythe Arletty est né. Elle devient dès lors une vedette de la fin des années 30 et connaît en 1939 d’autres succès avec les comédies policières Fric-frac de Maurice Lehmann et Claude Autant-Lara (avec Fernandel et Michel Simon) ; et Circonstances atténuantes de Jean Boyer (de nouveau avec Simon) : elle y fait jeu égal avec ces monstres sacrés. La même année, Arletty retrouve Carné pour un rôle au registre plus sombre : elle est Clara dans Le jour se lève, aux côtés de Jean Gabin et Jules Berry (dialogues de Jacques Prévert). La première moitié des années 40 voit l’apogée de sa carrière et Arletty est désormais une star du cinéma français, aussi à l’aise dans la comédie que le drame. Si elle est exquise en Madame Sans-Gêne pour Roger Richebé (1941), c’est encore Carné et Prévert qui la rendent sublimes. Androgyne et charismatique, elle domine (avec Jules Berry) le casting des Visiteurs du soir (1942), où elle excelle en jouant Dominique, envoyée du diable.

Arletty, de Garance au mythe

Arletty entre définitivement dans la légende avec son interprétation de Garance dans Les enfants du paradis (1945), sommet de la collaboration entre Carné et Prévert. Sa beauté et son talent font merveille, dans ce chef-d’œuvre également porté par Jean-Louis Barrault et Pierre Brasseur. Mais Arletty connaît des ennuis à la Libération, pour avoir été la maîtresse d’un officier allemand. « Mon cœur est français, mais mon cul est international », aurait écrit pour elle Jeanson, en guise de défense… Elle est incarcérée et interdite d’activité professionnelle pendant trois ans. Arletty joue ensuite dans La fleur de l’âge (1947) de Carné et Prévert, mais le tournage est inachevé. Elle tient encore la vedette pour quelques longs métrages mineurs.

Puis ses rôles se font plus secondaires, dans des films signés Robert Siodmak, Ralph Habib ou Henri Verneuil. Son déclin est ralenti avec des premiers rôles intéressants dans L’air de Paris de Carné, et Huis clos de Jacqueline Audry, tous deux sortis en 1954. Son dernier long métrage est Le voyage à Biarritz (1962) de Gilles Grangier, avec Fernandel. Arletty n’a jamais cessé de se produire au théâtre, son dernier spectacle étant Les monstres sacrés de Jean Cocteau, mis en scène par Henri Rollan au Théâtre des Ambassadeurs (1966). Atteinte de cécité, partielle puis totale, elle se retire alors du métier, mais prête encore sa voix dans quelques documentaires. La reprise de ses films des années 30 et 40, à la Cinémathèque puis à la télévision, lui donne définitivement sa place dans la mémoire du cinéma français. Arletty est l’auteure d’une autobiographie, La défense (1971), au ton très célinien. L’interprète de Garance est décédée le 23 juillet 1992 à l’âge de 94 ans.

Gérard Crespo

Filmographie

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Affiche de "Hôtel du Nord" de Marcel Carné

Bande-annonce de Le jour le plus long (VO)

Actrice

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