De son vrai nom Adolf Wohlbruck, Anton Walbrook aborde le cinéma en 1915. Sa carrière qui se déroule sur un demi-siècle le voit souvent briller dans des rôles d’aristocrates ou d’officiers, avec un mélange d’élégance et d’ironie apprécié du public.
Il devient surtout célèbre dans les années 30, où il est à l’affiche de coproductions franco-allemandes, des Cinq gentlemen maudits (1931) de Julien Duvivier à Port-Arthur (1936) de Nicolas Farkas, dans lequel il est le partenaire de Danielle Darrieux.
De confession juive, Anton Walbrook est contraint de fuir son Autriche natale et il se réfugie au Royaume-Uni. Il entame alors une collaboration avec Michael Powell, qui le dirige dans le film de guerre 49e parallèle (1941), et le drame Colonel Blimp (1943). Ce second film est coréalisé par Emeric Pressburger, et les deux cinéastes retrouvent Walbrook dans Les chaussons rouges (1948). L’acteur y obtient son meilleur rôle, celui de l’impresario de la troupe de danseurs.
Dans les années 50, Anton Walbrook fait une autre rencontre de choix avec Max Ophuls, pour lequel il interprète le narrateur qui fait tourner le manège du destin dans La ronde (1950), puis Louis 1er de Bavière, dernier protecteur de Lola Montès (1955).
Ses deux derniers rôles au cinéma sont ceux de l’évêque Cauchon dans Sainte Jeanne (1957) d’Otto Preminger, et du major Esterhazy dans L’affaire Dreyfus (1958) de José Ferrer. Il tourne ensuite pour la télévision allemande jusqu’à sa mort, en 1967.