Wild Rose : la critique du film (2019)

Musical | 1h40min
Note de la rédaction :
6/10
6
Affiche de Wild Rose

Note des spectateurs :

Drame social et musical agréable, Wild Rose est un objet mineur qui mérite le détour pour l’interprétation des excellentes Jessie Buckley et Julie Walters.

Synopsis : À peine sortie de prison et de retour auprès de ses deux enfants, Rose-Lynn n’a qu’une obsession : quitter Glasgow pour devenir chanteuse de country à Nashville. Tiraillée entre sa passion et ses obligations de mère, la jeune femme va devoir faire des choix…

Le terrain familier du drame social britannique

Critique : Ne vous fiez pas à l’affiche française racoleuse et son slogan citant un extrait de presse : « Vous pouvez oublier A Star is Born » (le produit calibré de Bradley Cooper, pas le chef-d’œuvre de Cukor, bien sûr). Outre le caractère peu loyal de cette publicité comparative, on peut déjà signaler que les deux films n’ont pas grand-chose en commun, si ce n’est le pitch d’une ascension musicale. Loin de la success story hollywoodienne, Wild Rose s’apparente plutôt au drame social, mêlant émotion contenue et style semi-documentaire, et qui a fait les beaux jours d’un certain cinéma britannique.

Les addictions de Rose et le rapport difficile avec ses enfants font écho aux déboires du personnage de Ladybird de Ken Loach, son obstination à se perfectionner dans son art rappelle l’opiniâtreté du Billy Elliot de Stephen Daldry, et la galère des laissés-pour-compte peut être perçue dans la continuité du récent Rosie Davis de Paddy Breathnach. Wild Rose s’inscrit aussi dans la lignée des films de « musique country», certes en mode mineur, tel l’attachant et méconnu Sweet Dreams de Karel Reisz, loin du réjouissant Nashville de Robert Altman, qui reste le modèle du genre.

Jessie Buckley et James Harkness dans Wild Rose

© Fable Pictures, SND

Wild Rose est porté par son scénario et ses actrices

En fait, Wild Rose doit beaucoup au scénario de Nicole Taylor, jusque-là connue pour son travail à la télévision (les séries The Hour ou Three Girls), et qui assume la linéarité d’un récit dépouillé de toute lourdeur sociologique ou psychologique. Les dialogues explicatifs ne manquent pourtant pas, Rose-Lynn tentant d’échapper au destin de son milieu social, et restant partagée entre sa soif de liberté et de succès artistique et l’attachement envers un microcosme familial qu’elle côtoie avec maladresse.

Mais le scénario ne surligne pas les angoisses de son personnage. Et le film doit beaucoup à ses interprètes féminines : dans le rôle de la mère qui oscille entre le maintien de l’ordre social et l’amour de sa fille, Julie Walters est impeccable, et s’est parée de faux airs de Judi Dench avec les années. Sophie Okonedo se tire avec honneur d’un rôle un peu ingrat (la bourgeoise paternaliste qui se découvre une vocation de mécène).

La confirmation du talent de Jessie Buckley

Mais c’est l’actrice et chanteuse irlandaise Jessie Buckley qui crève littéralement l’écran par sa composition d’écorchée qui ne lâche rien, ou presque. On sera par contre plus réservé sur la réalisation un brin pépère et télévisuelle de Tom Harper, dont c’est le second long métrage, et qui semble s’effacer derrière son sujet et ses actrices.

Et l’on pourra être agacé par certaines pirouettes de narration (le vol du sac à main dans le train, l’accident domestique du fils), qui font parfois glisser le film sur la pente du pathos et des conventions. En dépit de ces réserves, ce « petit film » mérite le détour car il dégage un charme réel et se laisse regarder sans ennui.

Critique de Gérard Crespo

Les sorties de la semaine du 17 Juillet 2019

Affiche de Wild Rose

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