Scooby ! : la critique du film (2020 )

Animation, Film pour enfants | 1h33min
Note de la rédaction :
4.5/10
4.5
Scooby ! l'affiche du film 2020

  • Réalisateur : Tony Cervone
  • Date de sortie: 23 Juil 2020
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Scoob !
  • Scénariste(s) : Matt Lieberman, Adam Sztykiel, Jack Donaldson, Derek Elliott d'après les personnages de William Hanna et Joseph Barbera
  • Casting vocal : Zac Efron, Amanda Seyfried, Mark Wahlberg, Gina Rodriguez
  • Société de production : Warner Bros., Warner Animation Group, Hanna-Barbera Productions
  • Distributeur : Warner Bros
  • Editeur vidéo : Warner Bros Entertainment France
  • Date de sortie vidéo : 11 novembre 2020
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 573 712 entrées / 68 420 entrées
  • Box-office USA : Inédit en salle
  • Budget : Inconnu
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.35 : 1 / Dolby / Dolby 7.1
  • Crédits : © Warner Brothers Aniamtion
  • Franchise : Scooby-Doo (3 films, en 2002, 2004 et 2020)
Note des spectateurs :

Rescapé de la Covid en France, Scooby ! est sorti in extremis en salle pour le plus grand plaisir des enfants mais des enfants seulement. 

Synopsis : Tout premier long métrage d’animation des aventures de Scooby-Doo pour le cinéma, SCOOBY! raconte l’histoire inédite des origines du personnage et de la plus grande énigme jamais résolue par l’équipe Mystère et Cie. On découvre comment Scooby et Sammy, amis pour la vie, se sont rencontrés et associés aux détectives en herbe Fred, Velma et Daphné pour créer la célèbre équipe Mystère et Cie. Après avoir résolu des centaines d’affaires et vécu d’innombrables aventures, Scooby et sa bande doivent désormais s’attaquer à leur énigme la plus redoutable : un complot destiné à déchaîner les forces du chien-fantôme Cerberus. Tandis qu’ils mettent tout en œuvre pour enrayer cette “acabocalypse” mondiale, nos amis découvrent que Scooby est porteur d’une lourde hérédité et qu’il est promis à un plus grand destin que quiconque aurait pu l’imaginer.

Scooby ! revient à une animation à contre-courant

Critique : Au début des années 2000, Warner délivre deux films burlesques en live action. C’est l’époque des Garfield, Alvin et les Chipmunks, et autres Schtroumpfs ; l’intrusion de personnages de BD ou d’animation en images de synthèse fait carrément le job auprès d’une jeune audience qui ne voit en rien la laideur des personnages synthétiques qui insultent le bon goût. Quelques vedettes pour adolescents, issues de la génération Scream, sont embauchées pour vendre le produit à la jeunesse de l’époque : Matthew Lillard, Freddie Prinze Jr. ou encore Sarah Michelle Gellar tentent d’incarner la troupe de détectives juvéniles des studios Hanna Barbera.

Vingt ans plus tard, la mode n’est pas totalement passée ; avec les moyens et le succès que l’on connaît Disney s’est mis à adapter systématiquement ses classiques dans le format live action. Aussi, on peut s’étonner de voir Warner revenir à l’adaptation animée pour le retour du Doo-Scooby de tous les Scoobydou. Un reboot live aurait été plus tendance. Pour la réalisation, Warner Brothers Animation a donné les commandes à un inconnu du grand public, Tony Cervone, qui a surtout œuvré comme producteur et réalisateur de produits vidéo pour le compte de Hanna-Barbera et Looney Tune franchises, désormais départements de Warner Bros Animation.

Un produit cynique conscient de son époque

Vendu comme un préquel avec quelques passages mignons entre le chien toutes grosses pattes et son nouveau pote Sami (voir le teaser qui a largement spoilé la rencontre), Scooby ! connaîtra malgré lui une carrière compliquée en raison de la Covid 19 qui imposera une sortie en VOD premium aux USA sous tension, quand quelques marchés européens, dont la France, pourront le lâcher en salle, ce qui fait de lui l’un des rares films américains à avoir pu se nicher dans des salles grippées dans leur fréquentation. C’est d’ailleurs en France l’un des rares vrais succès estivaux sur la durée, avec une belle régularité sur ses quatre premières semaines, démontrant le pouvoir d’attraction du toutou intergénérationnel que les parents ont voulu partager avec un sens du sacrifice testimonial, mais également du rituel du passage de témoin.

Du mordant pour les 6-12 ans

Scooby ! n’est pour autant pas un bon film animation. Le design assez primitif, du moins grossier, démontre que l’on est face à une production d’animation qui se tient loin des Disney ou Pixar. Il a conservé ce petit quelque chose de télévisuel. Le plus attachant est resté à l’état d’embryon, à savoir l’amitié entre Scoubidou jeune et pataud et son pote Sammy adolescent. Cette jeunesse trognonne reste à la trappe, le préquel n’étant qu’un prétexte pour une comédie de masque et de double masque, ce qui, en tant de coronavirus, est finalement assez à-propos. Le long métrage se développe davantage comme une comédie d’autodérision poussive qui se vante de son statut de produit de consommation, clamant à travers les personnages du cabot et de son pote goinfre, “et alors?”. La formule consiste donc à aligner les références aux réseaux sociaux, et, ironie dramatique au double sens de l’expression, au mode de vie des jeunes, via un gag sur la consommation illégale des gosses d’aujourd’hui via une remarque sur les codes Netflix. Les personnages s’interrogent sur qui paie encore pour cela. Warner frôle le cynisme.

Si les adultes penseront peut-être à tort que c’était mieux avant, au moins reconnaissons à ce divertissement son mordant pour les 6-12 ans qui y trouveront le programme récréatif qu’ils sont en droit de consommer au détriment des oreilles des adultes. Ces derniers subiront toutes les daubasses musicales à la mode dans un patchwork musical, osons le terme, insupportable. Le bonheur des uns…

Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 8 juillet 2020

Scooby ! l'affiche du film 2020

© 2020 Warner Bros., Warner Animation Group, Hanna-Barbera Productions

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Scooby ! l'affiche du film 2020

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