Plus spectaculaire que le premier volet, RED 2, coproduit par la France, est une suite efficace destinée à un public friand de divertissements à la fois drôles et enlevés. Son échec mit toutefois fin à la franchise.
Synopsis : Lorsque l’agent retraité de la CIA Franck Moses apprend la mort de son ancien collègue Marvin, il se rend à son enterrement avec sa compagne Sarah, sans se douter qu’il va au-devant de gros problèmes… Arrêté et interrogé par le FBI au sujet d’un mystérieux “Projet Nightshade”,
il ne doit son salut qu’à l’intervention de Marvin qui avait simulé sa mort. Ils se lancent alors dans une course poursuite à travers le monde pour découvrir le secret du “Projet Nightshade”.
Trois ans après le succès surprise de RED
Critique : Lorsque la comédie d’action et adaptation d’un roman graphique DC, RED a débarqué sur les écrans américains fin 2010, peu d’analystes prévoyaient son succès à cause d’un sujet qui allait à l’encontre du jeunisme ambiant et d’un casting constitué d’anciennes gloires (Bruce Willis alors en totale perte de vitesse, l’éternel Morgan Freeman surutilisé en vieux sage, ou encore John Malkovich, dont les galons étaient surtout prisés des Français).
Mais, avec 90M$ amassés rien que sur le territoire américain et un total de 200M$ de recettes mondiales, pour une mise de départ modeste (58M$), le film de Robert Schwentke a également connu une jolie carrière internationale (dont 811 292 entrées rien qu’en France). Un bilan propice à la mise en chantier d’une suite, d’autant que le concept (finalement assez proche de celui d’Expendables) peut se décliner à l’infini, tant qu’il existera des acteurs en bout de course à la recherche d’une rédemption au box-office.
Dean Parisot, un réalisateur pas si grabataire
Pour RED 2, c’est le réalisateur Dean Parisot qui se charge d’emballer les nouvelles aventures du retraité le plus actif des USA, à savoir Frank Moses (Bruce Willis, en pleine forme). Le réalisateur n’est pas à son coup d’essai dans la comédie d’action puisqu’on lui doit notamment l’excellent Braqueurs amateurs avec Jim Carrey ou le délirant Galaxy Quest. Au scénario par contre, la présence des frères Hoeber n’était pas pour nous rassurer puisqu’on leur doit le script moyen de Whiteout et surtout l’infâme Battleship (depuis ils ont scénarisé The Meg 1 & 2, Transofmers Rise of the Beasts, Gran Turismo…).
Nonobstant, malgré un début qui patine quelque peu, il faut bien avouer que la sauce prend et que l’on rit même de bon cœur devant les outrances de ce RED 2, suite volontairement plus impressionnante que son modèle. Ici, les auteurs ne s’embarrassent pas de présentation des personnages et livrent donc une intrigue tortueuse cherchant à retrouver l’ambiance des premiers James Bond, mais en ajoutant une pointe d’humour sarcastique très prononcée.
Helen Mirren est jubilatoire
Si l’histoire est intégralement fondée sur la dissimulation d’un élément important à la compréhension de l’ensemble, le suspense marche tout de même, ainsi que le retournement de situation final qui nous permet enfin d’identifier le véritable méchant. Pour patienter, les auteurs multiplient les scènes d’action – efficacement menées par Dean Parisot qui préfère la lisibilité à l’hystérie généralement à l’œuvre dans les blockbusters contemporains – ainsi que les échanges verbaux désopilants entre des stars qui cabotinent à souhait. Au petit jeu des préférences, nous reconnaissons un faible pour l’excellente Helen Mirren à qui l’on doit quelques beaux éclats de rire (l’actrice elle-même se prendra au jeu de l’action cabotine en rejoignant par la suite la team Fast & Furious, tandis que John Malkovich en fait un peu trop en faux candide à l’air simplet. Loin d’être la déception dépeinte par la critique américaine qui lui accordèrent, sur Metacritic, un piètre 47/100, RED 2 assure une mutation en douceur du concept de départ vers une action plus spectaculaire et assure le divertissement. On n’en attendait pas plus.
Critique de Virgile Dumez
Box-office de RED 2
Véritable succès surprise en 2010, RED avait été produit en dehors du système de major américaine via Summit Entertainment pour un budget moyen de 58M$.
Et pourtant, la comédie d’action de retraités réalisa pas moins de 90 000 000 de dollars aux États-Unis et le double à l’échelle mondiale. Un petit exploit qui, effectivement, donnera naissance à une suite en 2013.
On passe alors d’un budget moyen de 58M$ à celui d’un petit blockbuster de 84M$, avec l’aide de différents coproducteurs, notamment français. Malheureusement, le résultat ne sera pas le même au box-office puisque le déclin sera acté sur la plupart des marchés.
Un échec mondial, sauf en Corée du Sud
La plus grosse chute se retrouve au niveau du territoire américain. RED 2 se contentent de 53M$ contre 90 initialement. Un échec qui va effectivement avoir de lourdes conséquences sur les résultats finaux.
A l’international, à l’exception de quelques marchés stables comme la France (6M$ pour RED, 5.3M$ pour RED 2), ou le Brésil et la Russie, l’ensemble des recettes marque une nette chute.
La vraie surprise, en revanche, se situe au niveau de la Corée du Sud puisqu’en novembre 2010, le premier opus n’avait encaissé que 3 000 000 $. En revanche, RED 2 sera un hit remarquable localement, avec 19M$. L’explication est à trouver du côté de la présence de la star sud-coréenne Byung-Hun Lee dit Lee Byung-Hun (A Bittersweet Life ; Le Bon, la Brute et le cinglé ; J’ai rencontré le diable). Cette compensation relative aidera considérablement à rééquilibrer la carrière internationale du film, quand l’ensemble des territoires (Japon, Australie, Mexique, Allemagne, Espagne, Belgique, Pologne, ou bien encore l’Italie) marqueront le pas.
Box-office par Frédéric Mignard
Les sorties de la semaine du 28 août 2013
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Dean Parisot, Catherine Zeta-Jones, John Malkovich, Anthony Hopkins, Bruce Willis, Helen Mirren, Brian Cox, Steven Berkoff, David Thewlis, Lee Byung-hun, Neal McDonough
