Point d’impact : la critique du film (2002)

Action, Thriller, DTV | 1h29min
Note de la rédaction :
1/10
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Point d'impact avec Jean-Claude Van Damme (Metropolitan FilmExport)

Note des spectateurs :

Production Millenium sans relief, Point d’impact représente le degré zéro du cinéma et s’impose comme l’un des pires rejetons de la filmographie de Jean-Claude Van Damme. Critique du nanar.

Synopsis : Un agent secret part en train de Slovaquie pour l’Allemagne. Sa mission : accompagner une jeune femme transportant une souche mutante de la variole, extrêmement nocive et qui deviendrait un danger pour l’humanité dans les mains de sombres individus…

Point d’impact Z parmi les pires de son comédien vedette.

A partir du début des années 2000, la star du film d’action Jean-Claude Van Damme entame une longue traversée du désert cinématographique, multipliant les emplois dans des films de série B, voire Z, qui ne sont même plus destinés à être projetés en salles, mais à venir garnir les rayons des supermarchés. La plupart de ces œuvres paraissent directement en DVD pour venir alimenter un marché assez lucratif. Dans le lot, Point d’impact représente sans aucun doute ce que l’on peut faire de pire en matière de film d’action bas du front, recyclant les idées déjà vues ailleurs. Ainsi, la menace bactériologique a déjà été abordée de manière efficace par Wolfgang Petersen dans son Alerte ! (1995), tandis que la prise d’otages dans un train a déjà fait l’objet d’une œuvre ratée avec Steven Seagal (Piège à grande vitesse, en 1995). Toutefois, les auteurs de cette nouvelle série B ont réussi l’exploit de faire nettement pire que leurs modèles, déjà pas forcément fameux.

Il faut dire que la maison de production derrière cette injure au bon goût n’est autre que la firme Millenium, inénarrable filiale de Nu Image, compagnie spécialisée dans l’action et le pur produit vidéo bas de gamme. Comme à son habitude, la firme a délocalisé le tournage en Bulgarie, histoire de profiter de coûts de production avantageux et de techniciens censément moins regardants sur les heures travaillées. Ainsi, Millenium n’a pu dépenser que 18 millions de billets verts pour livrer une série B avec un maximum de cascades et d’effets spéciaux. Malheureusement, Point d’impact a été mis en boite par Bob Misiorowski, plus connu pour avoir réalisé le tout premier Shark Attack (1999), initiant un interminable cycle de films de requins ayant enrichi la compagnie. Il est fondamental de rappeler que ce premier long-métrage pâtissait d’une réalisation déplorable, ce qui est confirmé avec ce Derailed de piètre qualité.

Les séquences d’action piquent les yeux et confinent à la bouillie numérique…

Malgré une action assez soutenue, le spectateur s’ennuie très vite durant cette interminable course-poursuite filmée n’importe comment. Misiorowski multiplie les fautes de goût en choisissant les angles les plus laids, en usant de ralentis improbables sur les visages d’acteurs déjà pas fameux et en filmant mou. Même les cascades les plus folles ne sont pas mises en valeur à cause d’un montage souvent illisible, si bien que l’on ne ressent jamais la moindre décharge d’adrénaline. Pire, si le film est terriblement ennuyeux durant sa première heure, la dernière partie réserve son lot de séquences Z parfaitement improbables. La faute à un mélange pas très heureux entre des maquettes bien visibles et des effets numériques au rabais. Dès lors, les séquences d’action piquent les yeux et confinent à la bouillie numérique, comme on pouvait le voir à l’époque dans des films comme Torque. Le tout finit même par acquérir une dimension abstraite tant on ne comprend rien à ce qui se passe à l’écran. Cette tambouille visuelle est également agrémentée d’une musique insipide de Serge Colbert qui mélange tous les styles possibles en noyant le tout sous des rythmes jungle et une techno ringarde.

Un spectacle déplorable.

Il ne faut pas compter sur les acteurs pour sauver la mise de ce spectacle ô combien déplorable. JCVD a rarement été aussi fade. Face à lui, Laura Harring se révèle incapable de donner du relief à son personnage qu’on croirait copié sur celui de Catherine Zeta-Jones dans Haute voltige. Le temps où l’actrice nous émerveillait dans le Mulholland Drive de David Lynch est bien loin. Quant aux méchants, ils n’ont qu’une expression de visage à leur actif, les mâchoires serrées. Au final, il ne reste quasiment rien à sauver de ce piteux DTV que le spectateur s’empressera d’oublier au plus vite.

Virgile Dumez

 

 

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