L’impitoyable : la critique du film (1983)

Action, Arts martiaux | 1h46min
Note de la rédaction :
6/10
6
L'impitoyable, affiche cinéma 1983

  • Réalisateur : Chen Chi Hwa
  • Acteurs : Jackie Chan, Biao Yuen, Chin Kang, Lung Chung-erh
  • Date de sortie: 11 Mai 1983
  • Nationalité : Hongkongais, Taïwanais, Japonais
  • Titre original : Shao Lin mu ren xiang
  • Titres alternatifs : Jackie Chan l'impitoyable (titre télé français) / Shaolin Wooden Men (titre international) / Wooden Man (Allemagne) / La cámara de los 36 hombres de madera (Espagne) / Os Oito Saltos do Dragão (Portugal) / Zemsta tygrysa z Shaolin (Pologne) / Shaolin contra os 12 Homens de Aço (Brésil)
  • Année de production : 1976
  • Scénariste(s) : Chin Hsin
  • Directeur de la photographie : Chen Zhong Yuan
  • Compositeur : Zhou Fu Liang
  • Société(s) de production : Lo Wei Motion Picture Company
  • Distributeur (1ère sortie) : Metropolitan FilmExport
  • Distributeur (reprise) : -
  • Date de reprise : -
  • Éditeur(s) vidéo : Delta Vidéo (VHS, 1984) / Metropolitan Vidéo – Seven 7 (DVD, 2001) / HK Vidéo (DVD, 2008)
  • Date de sortie vidéo : 11 mars 2008 (DVD)
  • Box-office France / Paris-périphérie : 152 277 entrées (France) / Inconnus
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs / Son : Mono
  • Festivals et récompenses : -
  • Illustrateur / Création graphique : -
  • Crédits : Metropolitan FilmExport
Note des spectateurs :

Parmi les premiers films de Jackie Chan, L’impitoyable est plutôt une bonne pioche, notamment grâce à une deuxième partie plus réussie et rythmée. La réalisation, elle, s’avère plutôt inégale.

Synopsis : Jackie est un disciple de Shaolin et son seul souhait est d’apprendre le kung-fu, depuis la mort de son père il devient muet jusqu’à ce qu’il découvre l’assassin de son père…

Un des premiers films avec Jackie Chan en vedette

Critique : Étoile montante des arts martiaux au milieu des années 70, Jackie Chan a déjà obtenu un rôle principal dans le film La rage du vainqueur (Mu Chu, Hai-Feng Wei, 1973), mais le long-métrage ne connaît qu’une sortie furtive à Hong Kong et ne provoque donc pas d’engouement autour du jeune homme. Celui-ci doit patienter quelques années pour enfin percer grâce au producteur réalisateur Lo Wei qui vient de quitter la Golden Harvest pour fonder sa propre compagnie nommée Lo Wei Productions.

L'impitoyable, jaquette DVD

© 1976 Metropolitan FilmExport. Tous droits réservés.

Le producteur mise sur Jackie Chan pour succéder à Bruce Lee et le dirige notamment dans La nouvelle fureur de vaincre (1976), au titre prémonitoire. Il continue ensuite à exploiter ses capacités dans Le vengeur (1977) et met également en chantier L’impitoyable (1976) dont il confie la réalisation effective à Chen Chi Hwa. Alors que les crédits internationaux du film mentionnent systématiquement Lo Wei comme producteur et réalisateur, Chen Chi Hwa est crédité en tant que réalisateur exécutif. Pourtant, il semble d’après de nombreuses sources convergentes que Chen Chi Hwa peut bien être considéré comme le metteur en scène de L’impitoyable.

Une première partie poussive au sein du temple de Shaolin

Cette production qui compte donc parmi les tous premiers Jackie Chan ne semble initialement pas se distinguer du tout-venant de l’époque puisque nous suivons pendant une première partie assez longue la formation d’un jeune homme – Jackie Chan donc – aux arts martiaux de Shaolin. Cette thématique très classique parvient uniquement à éveiller l’intérêt par la présence physique toujours impressionnante de la future star, plutôt bien exploitée. Par contre, la réalisation de Chen Chi Hwa s’avère assez pauvre, avec notamment un recours intempestif au zoom qui peut parfois donner le vertige.

Durant cette première partie marquée par des longueurs, L’impitoyable ne parvient pas à étonner puisque les épreuves subies par le héros manquent furieusement d’originalité. On ne saisit pas non plus les intentions du personnage principal, ni son insistance à vouloir intégrer le temple de Shaolin. Toutefois, l’idée qu’il reçoive son initiation de la part de laissés-pour-compte du temple est plutôt intéressante et finit par trouver sa justification dans une seconde partie nettement plus réussie.

Une deuxième partie nettement plus réussie qui relève le niveau

L'impitoyable, Jackie Chan en VHS

© 1976 Metropolitan FilmExport. Tous droits réservés.

A partir de la fameuse séquence de l’épreuve des hommes de bois – bien réalisée et chorégraphiée cette fois – et du retour du héros dans le monde extérieur, le film trouve enfin son rythme et déploie une histoire de vengeance qui accroche le spectateur. Mieux, les différents combats, qu’ils soient au bâton ou à mains nues, s’avèrent efficacement menés. On apprécie finalement la confrontation entre le jeune héros qui doit se battre contre son ancien mentor dévoyé. L’occasion pour les auteurs de rappeler les fondements de la philosophie des arts martiaux de Shaolin, dont on ne doit pas détourner le but premier à des fins meurtrières ou de puissance.

Certes, tout ceci est assez classique, mais la seconde partie est suffisamment bien charpentée pour tenir la route, tandis que Jackie Chan fait déjà preuve d’un sens de l’espace incroyable. Malgré quelques petits passages comiques, L’impitoyable est avant tout un vrai film d’arts martiaux au discours sérieux. Jackie Chan n’y déploie pas encore un style de combat vraiment personnel et une seule scène lui donne l’occasion d’utiliser des objets pour contrer ses adversaires. On sent toutefois poindre une appétence pour ce type de dispositif plus complexe que le simple mano a mano.

Une sortie tardive et discrète en France

Fort agréable à suivre, L’impitoyable n’est sorti que très tardivement en France durant la semaine du 11 mai 1983 par les soins d’un petit distributeur appelé à devenir grand : Metropolitan FilmExport. Le long-métrage a cumulé 152 277 entrées sur tout le territoire français, avant d’être édité en VHS chez Delta Vidéo en 1984. La chaîne cryptée Canal+ l’a également programmé le 14 septembre 1985 sous le titre Jackie Chan l’impitoyable.

Sans être un incontournable du genre, L’impitoyable est surtout le témoignage de l’essor progressif d’une future star des arts martiaux au cœur d’un film inégal, mais dont le visionnage demeure franchement sympathique.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 11 mai 1983

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L'impitoyable, affiche cinéma 1983

© 1976 Metropolitan FilmExport. Tous droits réservés.

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