L’étreinte : la critique du film (2021)

Drame | 1h40min
Note de la rédaction :
7/10
7
L'Etreinte, affiche du film de Ludovic Bergery

  • Réalisateur : Ludovic Bergery
  • Acteurs : Emmanuelle Béart, Sandor Funtek, Vincent Dedienne, Marie Zabukovec, Tibo Vandenborre, Yannick Choirat
  • Date de sortie: 19 Mai 2021
  • Nationalité : Français
  • Titre original : L'étreinte
  • Titres alternatifs : Margaux Hartmann (titre international) / El abrazo (Espagne)
  • Année de production : 2020
  • Scénariste(s) : Ludovic Bergery, Julien Boivent
  • Directeur de la photographie : Martin Roux
  • Compositeur : David-François Moreau
  • Société(s) de production : Moby Dick Films, Les Films Pelléas
  • Distributeur (1ère sortie) : Pyramide Distribution
  • Éditeur(s) vidéo : Pyramide Vidéo (DVD)
  • Date de sortie vidéo : 24 août 2021
  • Box-office France / Paris-périphérie : 49 816 entrées / 14 039 entrées
  • Box-office nord-américain : -
  • Budget : 2,2 M d'euros
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleurs / Son : 5.1
  • Festivals et récompenses : Festival du film francophone d'Angoulême 2020 : avant-première
  • Illustrateur / Création graphique : Le Cercle Noir pour Fidélio
  • Crédits : Moby Dick Films, Les Films Pelléas
Note des spectateurs :

Emmanuelle Béart illumine de sa présence L’étreinte, un premier film qui est aussi le beau portrait d’une femme marquée par la solitude. À découvrir.

Synopsis : Margaux a perdu son mari et commence une nouvelle vie. Elle s’installe chez sa sœur et s’inscrit à l’université pour reprendre des études de littérature. Mais rapidement, elle ressent le besoin d’autres émotions. Elle part en quête d’amour, au risque de s’y perdre…

Le grand retour d’Emmanuelle Béart dans un premier film intimiste

Critique : Tout premier long-métrage de l’acteur Ludovic Bergery en tant que réalisateur, L’étreinte (2020) renoue avec une certaine tradition du cinéma français fondé sur l’étude psychologique d’un personnage à un moment déterminant de son existence. Pas vraiment dicté par la dramaturgie, le scénario avance davantage en fonction des multiples expériences de cette femme qui se retrouve veuve après plus de vingt ans de vie commune que selon une logique narrative préétablie.

L'étreinte, jaquette du DVD

© 2021 Moby Dick Films – Les Films Pelléas / Pyramide Vidéo. Tous droits réservés.

Véritable centre névralgique du film, le personnage incarné avec beaucoup d’intensité par Emmanuelle Béart est quasiment de tous les plans puisque le spectateur est invité à partager ses sentiments, espoirs et déconvenues. Ainsi, les autres protagonistes sont appelés à rester secondaires, ce qui ne veut pas dire que le cinéaste échoue à leur donner de l’épaisseur, comme en témoigne le beau personnage interprété par Vincent Dedienne.

L’étreinte ou le drame de la solitude

Obligée du jour au lendemain de reprendre ses études qu’elle les a interrompues à vingt ans pour devenir femme au foyer, Margaux (Béart, donc) se retrouve confrontée à une jeunesse qu’elle ne comprend pas et qui lui rappelle sans cesse son âge. Ses efforts pour s’intégrer à la communauté étudiante sont systématiquement déçus, de même que ses tentatives pour retrouver un partenaire sexuel. Seule ancre dans ce désert affectif, le jeune étudiant homosexuel incarné par Vincent Dedienne trimbale les mêmes angoisses qu’elle dans son rapport particulier à la mort.

Ayant besoin de se raccrocher à quelqu’un, elle qui souffre d’une terrible solitude, Margaux est tout de même une femme volontaire qui va de l’avant. Si elle tente initialement sa chance avec son professeur d’allemand, elle va ensuite multiplier les expériences sexuelles qui s’avéreront systématiquement décevantes. Le long-métrage tutoie même un instant le polar lorsqu’elle se retrouve enfermée dans une maison tenue par des Russes aux intentions peu louables. Heureusement, le dénouement évite au film de sombrer dans le glauque et parvient même à offrir une porte de sortie honorable à ce beau personnage de femme cabossée par l’existence.

Emmanuelle Béart porte le film sur ses épaules

Réalisé avec talent par Ludovic Bergery qui a opté pour un tournage en pellicule, L’étreinte bénéficie d’une jolie image nocturne de Martin Roux et d’une ambiance musicale séduisante de David-François Moreau. Mais bien évidemment, le métrage ne serait pas aussi réussi sans l’implication totale d’une Emmanuelle Béart au sommet de son talent d’actrice. Ce type de personnage nous fait d’ailleurs immédiatement songer à ceux interprétés autrefois par Romy Schneider. Parvenant à nous faire ressentir chaque sentiment de cette femme arrivée en bout de course, Emmanuelle Béart prouve une fois de plus à quel point elle est une grande comédienne qui nous a manqués.

Malheureusement pour elle, L’étreinte a été diffusé au pire moment en sortant le mercredi 19 mai 2021, lors de la réouverture des salles après une longue interruption de six mois. Le long-métrage, avec un sujet assez peu porteur, a finalement intéressé 49 816 quinquagénaires sur toute la France, dont 14 039 Franciliens. Il faut donc tenir compte du contexte vraiment peu favorable. Depuis, le film est sorti uniquement en DVD par l’éditeur Pyramide Vidéo qui a préféré ne pas investir dans une édition Blu-ray.

Il s’agit pourtant d’un joli premier film, doté d’une vraie sensibilité. À découvrir donc.

Critique de Virgile Dumez

Box-office :

Sorti dans 154 cinémas lors de la seconde résurrection des salles post-covid, L’étreinte ouvre avec 30 512 spectateurs dans l’ensemble du territoire. Ce mercredi 19 mai est caractérisé par les sorties de Demon Slayer, Mandibules, Tom & Jerry, Slalom, Falling, et Le dernier voyage. Mais pour bien des spectateurs, le panel complet des films à l’affiche paraît nouveau, puisque de nombreux longs venaient à peine de démarrer leur diffusion en octobre 2020, quand l’ensemble des cinémas durent refermer.

L’étreinte entre péniblement en 15e place. Un semi-échec au démarrage pour Pyramide, dans un contexte compliqué de concurrence anormalement élevée.

Le drame humain en quête de l’autre dégringole à 10 544 spectateurs en deuxième semaine, malgré une combinaison de 205 cinémas. En 3e semaine, le gadin à 5 186 spectateurs (208 salles) précipite le film en 32e position. Une catastrophe pour cette production de l’intime d’une très grande sobriété. En 4e semaine, Emmanuelle Béart est aperçu par 1 986 spectateurs (173 écrans). En 7e semaine, le film est mort avec 182 spectateurs dans 11 cinémas.

Frédéric Mignard

Les sorties de la semaine du 19 mai 2021

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L'Etreinte, affiche du film de Ludovic Bergery

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