Le gangster, le flic & l’assassin : la critique du film (2019)

Polar, Thriller | 1h50min
Note de la rédaction :
6/10
6
Affiche du Gangster, le flic & l'assassin

  • Réalisateur : Lee Won-tae
  • Acteurs : Ma Dong-seok, Kim Sung-kyu, Kim Mu-yeol
  • Date de sortie: 14 Août 2019
  • Nationalité : Sud-coréen
  • Titre original / Titre international Akinjeon / The Ganster, the cop, the devil
  • Distributeur : Metropolitan FilmExport
  • Éditeur vidéo : Metropolitan FilmExport
  • Box-office France / Paris-périphérie :
  • Classification : Interdiction aux moins de 12 ans (motivation : Interdiction aux mineurs de moins de douze ans en raison de nombreuses scènes sanglantes particulièrement violentes)
  • Festival : Sélection Officielle - Hors Compétition Festival de Cannes 2019
Note des spectateurs :

Polar coréen de série, Le gangster, le flic & l’assassin conserve un certain charme par sa violence sans concession, mais demeure en-deçà des productions locales vues par chez nous. La faute à une réalisation moins maîtrisée.

 

Synopsis : Un puissant chef de gang dont la férocité est redoutée dans le milieu manque de se faire assassiner par un homme qui prend la fuite sans être identifié. S’il a survécu de justesse à l’attaque, le gangster sait que sa réputation est irrémédiablement endommagée : il doit retrouver l’assassin et le faire payer.

De son côté, un inspecteur de police, est persuadé que le fameux assassin est l’insaisissable tueur en série nommé « K ». Le flic et le gangster vont alors unir leurs forces pour mettre la main sur l’assassin. Mais si le premier rêve de le voir derrière les barreaux, le deuxième n’a qu’une idée en tête : le voir mourir.

 

Critique : Producteur, scénariste et désormais réalisateur, le sud-coréen Lee Won-Tae n’est pas encore connu du public français puisque son tout premier long-métrage en tant que cinéaste n’a pas eu les honneurs d’une sortie dans nos contrées. Il s’inscrit ici dans une veine bien connue du cinéma sud-coréen, à savoir le polar noir, genre s’exportant particulièrement bien.

Où situer Le gangster, le flic & l’assassin parmi les chefs d’oeuvre du thriller sud-coréen?

Depuis le coup de poing éprouvé au visionnage du Memories of murder de Boon Jong-hoo, puis du Old Boy de Park Chan-wook, tous deux datant de 2003, les cinéastes sud-coréens ont su se renouveler et livrer de manière régulière des polars intransigeants qui nous ont épatés. On pense notamment à A bittersweet Life (Kim Jee-woon, 2006), The Chaser (2008), The murderer (2011) ou encore The Strangers (2016), tous trois signés Na Hong-jin. Toutefois, la référence qui vient immédiatement à l’esprit lorsque l’on visionne le début de ce nouveau polar est bien davantage le chef d’œuvre de Kim Jee-woon J’ai rencontré le diable (2011), puisque l’on suit ici aussi la traque implacable d’un serial-killer par un flic. Malheureusement, la référence est quelque peu écrasante pour le film de Lee Won-Tae, nettement inférieur à son modèle. Afin de se distinguer, le long-métrage s’appuie sur un fait divers plutôt original, à savoir l’alliance inattendue entre un chef de gang et la police afin de traquer un serial-killer qui a eu le malheur de s’en prendre par hasard au mafieux. Cet élément incongru est pour beaucoup dans le plaisir ressenti par le spectateur durant la projection.

Effectivement, il s’agit d’un ressort dramatique suffisamment puissant pour alimenter de multiples rebondissements. Alliés face à un ennemi commun, le gangster et le flic n’en deviennent pas pour autant des amis, et chacun essaye de doubler l’autre de différentes manières.

Sans cesse alimenté par les meurtres sanglants du serial-killer – impressionnant Kim Sung-kyu, véritable machine à tuer – le long-métrage bénéficie aussi de quelques bonnes séquences d’action, notamment lors des règlements de comptes entre gangsters. On retrouve alors des références explicites aux films coréens précédemment cités, mais aussi au cinéma américain de Scorsese et De Palma. En gangster implacable, la star Ma Dong-seok (déjà vu dans le Dernier train pour Busan) assure vraiment et possède un indéniable charisme. On est davantage réservé quant à la prestation de Kim Moo-yul, plus énervant en flic vengeur qui ne se départit jamais d’un petit sourire railleur.

Le gangster, le flic & l’assassin, un divertissement de série B plutôt agréable

Si le discours du cinéaste tend à ridiculiser une fois de plus la police coréenne, accusée d’inefficacité et de corruption, il frôle sans cesse le plaidoyer réactionnaire pour la peine de mort. En réalité, tout est fait pour valoriser la disparition corps et âme des nuisibles de la société. Ici, cela passe par une fin décevante qui se prolonge inutilement, comme pour enfoncer un peu plus le clou. On ne dévoilera rien de cette fin, mais les deux séquences terminales lors du procès et dans la prison apparaissent comme superflues, d’autant qu’elles laissent apparaître les limites formelles d’un cinéaste clairement pas au niveau de ses collègues. Il est effectivement capable de livrer des plans douteux sur le plan esthétique, et notamment quelques ralentis disgracieux.

Sympathique polar coréen, Le gangster, le flic & l’assassin est donc un pur film de série agréable à suivre de bout en bout, mais dépourvu d’une vraie vision de cinéma originale. En tout état de cause, il n’étonnera pas les amateurs de cinéma coréen et ne réconciliera pas les détracteurs d’une cinématographie s’appuyant de plus en plus sur des formules éculées, répétées ad nauseam.

Critique : Virgile Dumez

Le site du distributeur

Les sorties de la semaine du 14 août 2019

Affiche du Gangster, le flic & l'assassin

Crédits : Metropolitan FilmExport

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Affiche du Gangster, le flic & l'assassin

Bande annonce du Gangster, le Flic & L'assassin

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