Fahim raconte une histoire magique (bien que nourrie d’événements réels), pleine de bons sentiments et portée par un optimisme enthousiasmant et un trio de comédiens épatant.
Synopsis : Forcé de fuir leur Bangladesh natal, le jeune Fahim et son père quittent le reste de la famille pour Paris. Dès leur arrivée, ils entament un véritable parcours du combattant pour obtenir l’asile politique, avec la menace d’être expulsés à tout moment. Grâce à son don pour les échecs, Fahim rencontre Sylvain, l’un des meilleurs entraîneurs d’échecs de France. Entre méfiance et attirance, ils vont apprendre à se connaître et se lier d’amitié. Alors que le championnat de France commence, la menace d’expulsion se fait pressante et Fahim n’a plus qu’une seule chance pour s’en sortir : être champion de France.
Critique : Pierre-François Martin Laval, dit PEF, délaisse les comédies potaches (Les profs, Gaston Lagaffe), souvent jugées ringardes, qui constituent jusqu’alors sa filmographie pour s’essayer, avec une dextérité certaine, à l’exercice du drame social.
S’appuyant sur Un roi clandestin, le livre de Sophie Le Callenec et Xavier Parmentier, rédigé à partir de faits réels, il décrit avec tendresse et réalisme le parcours de Fahim, un gamin vif et drôle, et de son père, tous deux contraints de quitter leur Bangladesh natal.
De la comédie potache au feel good movie
La passion de Fahim pour les jeux d’échecs adoucit la douleur d’un exil que les images aussi colorées que cruelles d’un pays en proie à une violence insupportable, présentent comme inévitable. Leur émerveillement initial face à un Paris magnifié ne tarde pas à se heurter à des embûches en tous genres. Si le traitement de l’accueil des migrants n’évite pas les clichés inhérents au sujet, le courage et la ténacité dont font preuve nos deux candidats à l’asile politique forcent le respect et n’ont aucun mal à faire naître l’empathie, d’autant que le jeu d’Assad Ahmed (Fahim) et Mizanur Rahaman (Nura), acteurs non professionnels, se révèle être d’une étonnante justesse.
© 2019 Waiting For cinéma
Fahim, échec et gagne
© 2019 Waiting For cinéma
Au-delà du thème du déracinement, c’est autour de l’obstination du jeune garçon à poursuivre son entraînement aux échecs que se construit cette quête d’intégration. Il intègre une structure d’enseignement dirigé par Sylvain, professeur rigoureux (Gérard Depardieu) qui, dans un premier temps, l’ignore, face à son incapacité à s’exprimer dans un français compréhensible et encore bien plus à s’imprégner des «règles » en vigueur (en particulier celle de la ponctualité).
Derrière la description teintée d’humour de ces apprentissages laborieux se dessine une ode à la détermination touchante de tous ces battants qui ont le courage de quitter famille et coutumes dans l’espoir d’une vie meilleure, ici placée sous l’angle de la fraternité.
Car si Fahim utilise à plein ses talents, vite remarqués par son instructeur bourru au cœur tendre, pour marquer sa place au centre d’un monde nouveau, force est de constater que sa réussite n’aurait pu être possible sans la bonté de Sylvain et l’humanisme de Mathilde (Isabelle Nanty), son assistante. Ces deux-là forment un duo hétéroclite et bienveillant que notre Gégé national nourrit d’une émouvante pudeur, tandis que sa partenaire déploie toutes les facettes de son inépuisable inventivité.
La caméra s’attachant à suivre d’une part les comédiens, même les seconds rôles, au plus près, et à nous faire pénétrer d’autre part en plein cœur de ce domaine peu connu des tournois d’échecs, contribue à renforcer encore cette chaleureuse ambiance de solidarité.
A la fois contre de fées, récit d’initiation et sublime histoire d’amour filial, ce film, tout en contrastes, ira droit au cœur de tous ceux qui ont décidé de continuer, envers et contre tout, à croire aux belles histoires.
Critique : Claudine Levanneur
Les sorties cinéma de la semaine du 16 octobre 2019
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Sortie DVD et VOD
En VOD sur les plateformes de streaming légales et achat digital dès le 21 Février 2020. En DVD le 26 Février 2020
Compléments :
Entretien avec Pierre-François Martin-Laval (54 min) – Bande-Annonce
Son :
Français DTS 5.1 & Dolby Digital 5.1, Audiodescription – Sous-titres : Français pour Sourds & Malentendants
